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En voyant que nous considérons la physiologie comme une science expérimentale destinée à gouverner les phénomènes de la nature vivante, on se demandera si nous sommes dans le camp des physiologistes vitalistes ou dans celui des physiologistes physico-mécaniciens. Il devient par conséquent nécessaire de nous expliquer, non afin de prendre parti pour l’une ou l’autre des deux doctrines physiologiques précédemment citées, mais simplement afin de faire connaître notre manière de voir sur la nature des phénomènes de la vie et sur la méthode d’investigation qu’il convient de suivre dans l’étude des problèmes de la physiologie générale.

La physiologie ne se sépare pas, quant à la manière d’étudier, des autres sciences expérimentales des corps bruts. Elle suit la même méthode expérimentale, et la vie, quelle que soit l’idée qu’on s’en fasse, ne saurait être un obstacle à l’analyse expérimentale des phénomènes des organismes vivants. J’ai déjà développé[1] cette opinion, et j’ai démontré par di-

  1. Voyez : Du progrès dans les sciences physiologiques, p. 37.