Page:Benserade - Poésies, éd. Uzanne, 1875.djvu/24

Cette page a été validée par deux contributeurs.
XIV
PRÉFACE

Il composa également, en 1638, une paraphrase en vers sur les neuf leçons de Job, qui reçut l’approbation de Balzac et des autres savants de Rambouillet, et qui devait servir de point de départ au Sonnet de Job.

Mazarin, alors ministre, appréciait énormément le mérite de Benserade, et il disait volontiers que ses vers ressemblaient beaucoup à ceux qu’il avait faits dans sa jeunesse, à la cour du Pape.

Aussi l’économe cardinal l’assura de sa protection, et, chose étonnante, il lui fît une pension de deux mille livres en attendant les rentes plus considérables qu’il devait lui abandonner plus tard sur un évêché et deux abbayes.

Le protégé du cardinal ne tarda pas à être l’ami du jeune Roi. Louis XIV était alors amoureux, et les princes, en cette qualité, aimant à s’entourer d’un poëte pour chanter discrètement leur flamme, ce fut Benserade qu’il choisit et qu’il fit tour à tour rimer pour Mme  de Hautefort, Mlle  de La Vallière, et plus tard pour la Montespan.

Il était admis dans l’intimité du monarque, et avec Dangeau, le marquis de Vardes, le comte de Guiche et Lauzun, il faisait partie du petit cercle qui se réunissait chez Mlle  de La Vallière, laquelle l’avait pris en

    Boyer, dans sa Bibliothèque universelle, marque qu’elle est de Benserade.