Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/140

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
120
voyages en égypte,


vions. Nous ramassâmes, sur les arbres des bords du Nil, un peu de gomme arabique ; et le rays du bateau saisit quelques caméléons que nous voulûmes garder vivans. Ces animaux se nourrissent de mouches et de ris bouilli, et boivent de l’eau ; mais ils ne peuvent vivre ensemble dans la captivité, car ils se mordent l’un l’autre les jambes et la queue. Si on les met dans l’eau, ils s’enflent considérablement et nagent plus vite qu’ils ne courent sur terre. Ils vivent habituellement sur les palmiers, et en descendent le soir pour boire. Nous en prîmes environ trente ; mais ils périrent tous peu à peu. Je vis une femelle avec dix-huit œufs, de la grosseur des pois, qui tenaient à la matrice[1].

Dans la journée du 5 septembre, nous arrivâmes enfin à Deir, capitale de la Basse-Nubie. Cette ville consiste en quelques groupes de maisons bâties en terre mêlée de pierres. Elles n’excèdent guère en hauteur huit à dix pieds, excepté celles qui sont habitées par les cacheffs du pays. La ville est située tout près du fleuve. Au pied d’une colline rocailleuse, je vis un petit temple ; mais je ne pouvais aller le voir, m’apercevant qu’on me surveillait beaucoup.

  1. Voyez sur le caméléon, la relation de madame Belzoni, à la fin du second volume. Le Trad.