Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/117

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
97
en nubie, etc.


leur servîmes à tous du café et un peu de tabac. J’envoyai en présent, chez l’aga, une livre de tabac, un peu de savon et du café en fèves, qu’il reçut avec plaisir. Ses manières étaient sans aucune gêne ; et, par spéculation, il s’offrit à nous louer un de ses propres bateaux. J’acceptai son offre, dans l’espoir d’en être mieux reçu par le peuple de la Nubie, chez lequel nous allions nous rendre. Il me promit de m’envoyer le soir même le rays du bateau nubien ; mais je ne vis personne. L’intérieur de la maison de l’aga ne répondait pas à l’éclat qu’il déployait dans ses vêtemens et dans tout son extérieur : ce qui s’éloignait beaucoup de l’habitude des grands fonctionnaires au Caire, qui n’osent faire la moindre parade de richesse, de peur d’éveiller les soupçons et la cupidité de leur maître. On voit par là qu’à une aussi grande distance de la capitale, le gouvernement turc perd de son influence. En attendant notre bateau, ma femme profita de l’occasion pour visiter le sérail ou le harem de l’aga ; c’étaient deux maisons, dont l’une renfermait les jeunes femmes, et l’autre ; les vieilles. L’aga les fréquentait toutes les deux[1].

Le lendemain matin, j’allai de bonne heure visiter l’île d’Eléphantine, appelée par les Arabes

  1. Voyez la relation de madame Belzoni, à la fin du T. II.