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RELATIVITÉ GÉNÉRALISÉE ET GRAVITATION

effets mécaniques de l’accélération. Dans le cas idéal du système galiléen, ce champ est nul : c’est précisément l’annulation du champ de force qui se traduit par la loi d’inertie de Galilée et qui caractérise le système galiléen : les lois générales doivent alors prendre, dans ce cas particulier, une forme simplifiée, disons plus exactement une forme dégénérée. Par exemple, les équations de Maxwell sont la forme dégénérée d’équations générales (auxquelles M. Einstein a pu remonter) où intervient le champ de gravitation : fait remarquable, les lois de l’électromagnétisme sous leur forme la plus générale sont d’une extrême simplicité ; elles apparaissent à l’esprit comme plus claires que les lois de Maxwell (appendice, note 14). C’est sous la forme dégénérée que ces lois ont été établies expérimentalement, parce que sur la terre le champ de gravitation (pesanteur et force centrifuge) est trop faible pour que son influence sur les phénomènes électromagnétiques ait pu être constatée. Les lois de Maxwell et les formules de Lorentz (qui sont la conséquence de ces lois) doivent être rigoureuses dans un Univers euclidien, et si l’on prend des coordonnées galiléennes : on voit par là que la théorie de la relativité restreinte reste intacte, mais elle correspond à un cas idéal : celui où le champ de gravitation serait nul.

En résumé les équations qui expriment les lois physiques doivent pouvoir être écrites de manière à conserver la même forme dans un champ de gravitation quelconque c’est-à-dire quand on change d’une manière arbitraire le système de référence.

Cette condition de covariance limite considérablement les formes possibles pour les lois de la nature.