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AFER.

sacrés. Jacques Faber d’Étaples admirait l’esprit et l’érudition de cette fille. Cornélius Musius eut de grandes liaisons de bonne et chaste amitié avec elle. C’est ce que François Swert nous en apprend[a]. Je m’étonne que Valère André, dont le recueil des écrivains du Pays-Bas est beaucoup plus ample que celui de François Swert, ne dise rien de cette illustre Hollandaise. Il ne pouvait pas ignorer ce que l’autre en avait dit.

  1. Swertii Athen. Belgic., pag. 181.

ADRICHOMIUS (Christien) naquit à Delft en Hollande, l’an 1533. Ce fut un prêtre zélé pour sa religion, et qui s’appliquait à l’étude. Il fut assez long-temps directeur des religieuses de Sainte-Barbe, dans le lieu de sa naissance ; mais les guerres civiles de religion l’ayant contraint de s’exiler, il se retira d’abord en Brabant (A), et puis à Cologne, où il entreprit un ouvrage considérable, qui fut imprimé après sa mort (B). La matière qu’il donna à ses études fut la description de la Terre-Sainte en général, et celle de la ville de Jérusalem en particulier, comme on le peut connaître par son Theatrum Terræ Sanctæ, imprimé avec des cartes géographiques, à Cologne, l’an 1593, in-folio. Cet ouvrage contient, outre ce que j’ai déjà marqué, une chronique du Vieux et du Nouveau Testament. On en fait assez de cas, et on l’estimerait davantage si l’auteur ne s’était pas trop fié au Manethon, au Berose, et à tels autres écrits chimériques du moine Annius de Viterbe. Il prenait quelquefois le titre de Christianus Crucius, et il publia sous ce nom, à Anvers[a], la Vie de Jésus-Christ, avec une harangue de Christianâ beatitudine, qui avait été prononcée dans un chapitre général[b]. Il mourut à Cologne, au mois de juin 1585, la treizième année de son exil, et fut enterré dans le monastère des chanoinesses du Nazareth, dont il avait été directeur pendant quelque temps[c].

  1. En 1578.
  2. Le 23 juillet 1570.
  3. Ex Valer. Andreâ, Bibl. Belg., p. 131.

(A) En Brabant. ] L’auteur que M. Moréri et moi citons, s’exprime ainsi : Indè à primis Guesio-Calvinistis pulsus, Machliniæ, Trajecti, et Coloniæ vixit[1]. Je ne doute nullement que M. Moréri ne se soit trompé en prenant ici Trajectum pour Utrecht ; il eut mieux valu le prendre pour Maëstricht.

(B) Un ouvrage considerable, qui fut imprimé après sa mort. ] Ce que M. Moréri assure qu’Adrichomius publia lui-même cet ouvrage, et que le Théâtre de la Terre-Sainte est distinct de la Description de la Terre-Sainte, etc., sont deux mensonges.

  1. Valer. Andreas, Bibl. Belgic., pag. 132.

ÆGIALÉE, fille d’Adraste, roi d’Argos. Cherchez Égialée. J’en dis autant de tous les noms qui commencent en latin par la diphthongue Æ, et que l’on prononce en français comme s’ils commençaient par E. On les trouvera à la lettre E, selon leur rang.

ÆRODIUS, savant jurisconsulte du seizième siècle. Cherchez Ayrault.

AFER (Domitius), célèbre orateur sous Tibère et sous les trois empereurs suivans, était de Nîmes [a]. Peu après sa préture,

  1. Euseb. Chronic., num. 2060.