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FRANÇOIS Ier.

les lettres n’est ignoré de personne ; mais peu de gens connaissaient la particularité qu’on a pu voir là-dessus, dans une lettre d’André Alciat qui n’est devenue publique qu’en 1697 (X). Il y a une autre chose particulière, et d’une plus grande importance, qui n’est connue que depuis peu, c’est que le duc d’Orléans, second fils de François Ier., offrit aux princes protestans d’Allemagne de faire prêcher leur religion (Y) ; on conjecture qu’il fit ces avances avec le consentement de son père [a]. J’ai parlé dans la remarque (N) du désordre que causa la nouvelle mode que François Ier. introduisit dans sa cour, lorsqu’il voulut que les femmes y parussent. On ne saurait mieux représenter ce désordre que Mézerai le représente, c’est pourquoi je ferai voir ci-dessous de quels termes il s’est servi (Z). L’auteur [b] de quelques dialogues, qui ont été imprimés à la Haye, l’an 1700, a fort bien marqué les défauts de ce monarque. C’est dans le dialogue qu’il a supposé entre ce prince et Louis XII. C’est dommage que ce dialogue soit trop court ; on ne peut guère y critiquer que cela. François Ier. fit un règlement qui mérite de servir de texte à une remarque ; je veux dire qu’il abolit la coutume de faire en latin les actes publics (AA). Naudé [c] a touché cela, et plusieurs autres particularités qui concernent l’érudition de ce prince, ses écrits et son affection pour les savans. La dernière chose que j’ai à dire est assez notable. On prétend [d] que François de Paule un jour avant qu’il mourût parla de cette façon à Louise de Savoie : Votre fils sera roi de France, et surpassera en gloire, en richesses, et en bonheur, tous les princes de son siècle, pourvu qu’il s’attache à procurer la réformation de l’église ; mais, s’il ne s’attache pas à cette affaire, il sera très-malheureux. Notez que François de Paule décéda le 2 d’avril 1507, et que Louis XII, qui régnait alors, vécut encore près de huit ans, et qu’il avait une femme qui n’était point stérile [e].

Voici des choses que j’ai recueillies depuis la seconde édition. On a débité faussement, qu’après qu’il eut été fait prisonnier devant Pavie, il fut transporté au château d’Ambres, proche d’Inspruck (BB). Entre les éloges qui lui ont été donnés pour le soin qu’il eut de faire fleurir les lettres, il ne faut point oublier la reconnaissance que les savans lui ont témoignée de ce qu’il avait fait faire d’excellentes éditions (CC). Le passage qu’il fit faire au travers d’une montagne est quelque chose de surprenant (DD). Il me reste quelque chose à dire sur le prétendu serment que certains auteurs satiriques ont supposé qu’il fit au grand-turc (EE), et que

    m. 194. Il cite du Ferron, in Vitâ Francisci I.

  1. Voyez la remarque (I), vers la fin.
  2. Le même, dit-on, que celui qui a donné les Aventures de Télémaque, c’est-à-dire, M. l’archevêque de Cambrai.
  3. Naudé, Addit. à l’Histoire de Louis XI, pag. 369.
  4. Voyez Richer, Hist. Concil., lib. IV, pag. 101.
  5. Voyez l’article Ferrare, remarque (A), ci-dessus, pag. 435.