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ANTHERMUS. ANTINOÉ ou ANTINOPOLIS.

tes entières de presque tous les auteurs qui avaient écrit sur Térence. Enfin, il les publia avec de nouvelles notes marginales, et avec la traduction et la paraphrase française des trois premières. Il mit entre des crochets tout ce qui est dans la traduction, sans être dans l’original en propres termes : il marqua avec des lettres tous les renvois de la version à la paraphrase. Les variæ lectiones ont aussi chacune leurs parenthèses, et leurs marques de correspondance. Il est aisé par-là de connaître que notre auteur était bien patient. Notez qu’il mit dans les deux dernières impressions de son Térence, ce que la première contenait. Matthieu Bonhomme, libraire de Lyon, fut celui qu’il employa à cette triple édition. La date du privilége du roi est de l’an 1556. La patience de cet auteur ne paraît pas moins dans le traité qui a pour titre : Thematis verborum investigandi ratio, et dans sa Praxis præceptorum linguæ græcæ. Ils se trouvent dans plusieurs grammaires de la langue grecque.

ANTHERMUS, sculpteur, natif de l’île de Chio, fils de Micciade, et petit-fils de Malas, qui avaient été l’un et l’autre sculpteurs, laissa deux fils qui furent de la même profession : l’un s’appelait Bupalus, et l’autre Athenis (A). C’est contre eux qu’Hipponax écrivit des vers extrêmement satiriques, pour se venger de la représentation ridicule qu’ils avaient faite de sa laideur [a]. J’en parle plus amplement dans l’article de ce poëte. Voyez aussi l’article de Bupalus.

  1. Plinius, Historiæ Natur., lib. XXXVI, cap. V.

(A) Un de ses fils se nommait Athenis. ] C’est ainsi que Suidas le nomme [1]. Il était nommé Anthermus dans les éditions de Pline ; mais le père Hardouin a fait sauter cela, et a mis Athenis à la place. Voyez les remarques (C) et (E) de l’article d’Hipponax. Les dictionnaires historiques de Charles-Étienne, de Lloyd, de Moréri et d’Hofman l’appellent Anthermus, en dépit de Suidas.

  1. In ’Ἱππώναξ.

ANTINOÉ, ou ANTINOPOLIS (A), ville d’Égypte, sur le Nil (B), bâtie ou réparée par l’empereur Hadrien en l’honneur d’Antinoüs. Elle était la capitale de la Thébaïde, si nous en croyons un auteur du IVe. siècle [a]. Cet auteur ajoute qu’elle était si peuplée, que l’on y voyait de son temps jusqu’à douze monastères de femmes [b]. Ammien Marcellin la donne pour l’une des trois plus célèbres villes de la Thébaïde [c]. Il n’est pas vrai que Léon d’Afrique ait dit qu’elle s’appelle Anthios (C). Voyez la remarque (D) de l’article Antinous : vous y trouverez d’autres choses touchant cette ville.

  1. Palladius, Histor. Lausiac, cap. XLVII, apud Tristan, Comment. Hist., tome I, pag. 541.
  2. Palladius, Histor. Lausiac., cap. CXXXVII, apud eundem, ibid.
  3. Amm. Marcellin., lib. XXII, cap. XVI.

(A) ANTINOPOLIS. ] M. Baudrand dit deux fois dans la même page qu’Étienne de Byzance la nomme ainsi. Je n’ai point trouvé cela, ni dans l’édition de Pinedo, ni dans celle de Berkelius : j’ai trouvé seulement dans l’une et dans l’autre que la ville Ἀντινόεια, Antinoia, s’appelait aussi Adrianopolis. M. Moréri n’a pas pris garde que ce dernier nom, et Adrianople, ne sont pas deux noms différens : il les donne comme tels.

(B) Ville d’Égypte, sur le Nil. ] Dion Cassius marque positivement qu’Hadrien la fit bâtir au même lieu où Antinoüs était mort : Ὡς καὶ πόλιν ἐν τῷ χωρίῳ ἐν ᾧ τοῦτ᾽ ἔπαθε, συνοικίσαι καὶ ὀνομάσαι ἀπ᾽ αὐτοῦ. Ut urbem in eo loco in quo ille obiisset, restitutam ex eo nominari voluerit [1]. Il venait

  1. Xiphil., in Adriano.