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1637. novembre.

du Saint Esprit, et lieutenant general de Normandie[1], lequel (comme nous estions sur le point de terminer cette affaire), mourut le 2me du mois de novembre ; et par ainsy ce dessein, quy estoit comme conclu, quy m'estoit tres agreable, et avantageux a ma niece, alla en fumée.

Mon petit neveu de Houailly mourut en ce mesme temps. La fievre quarte arriva a ma niece sa mere[2] peu apres, quy l’a, depuis, longtemps tourmentée ; et j'eus nouvelles que mon neveu de Bassompierre estoit de rechef tourmenté de son hydropisie.

En ce mesme mois les Imperiaux reprindrent les forts que le duc de Weimarch avoit faits sur le Rein pour s’y donner un passage, lequel (estant contraint par la saison d’aller chercher ses quartiers d’hiver), avoit consigné lesdits forts au sieur de Manicamp, quy s’estoit chargé de les garder.

J'eus nouvelles ce mesme mois que mon neveu le chevalier de Bassompierre[3] ne se gouvernoit pas comme il devoit avec son grand pere le comte de Tornielle, auquel j'escrivis pour luy en faire des excuses, et fis menacer mon dit neveu que je le maltraitterois s’il ne donnoit a son grand pere toute sorte de contentement. Mais par la response que je receus dudit comte de Tornielle il me fit sçavoir, au mois de decembre suyvant, que mon dit neveu avoit resolu d’aller trouver son frere ainé quy est au service de l'empereur, et

  1. Louis de Moy, seigneur de la Mailleraye, fils aîné de Jacques de Moy, seigneur de Pierrecourt, et de Françoise, dame de Betheville, mourut d’apoplexie.
  2. Voir t. I, p. 34, note 1.
  3. Charles de Bassompierre. Voir p. 218, note 1.