tiquée : elle s’avisa de me dire un jour : « Mon Dieu, Bassompierre, le procureur des Estats de Normandie[1], quy est sy eloquent, pourroit il point plaider vostre cause ? Car il a esté autrefois avocat a Rouan. Il est icy : [je luy veux demander, »][2] et sur cela l’envoya querir et luy commanda de l’entreprendre ; ce qu’il fit, [et s’en acquitta][3] parfaitement bien.
Juin. — Je partis tost apres l’arrivée de la court a Paris[4], accompagné de plusieurs de mes amis quy voulurent venir quand et moy, et d’autres quy y vindrent apres, de sorte qu’il y eut telle fois plus de deux cens gentilshommes avesques moy a Rouan. La reine aussy escrivit a Mr le maréchal de Fervaques, (d’ailleurs mon amy), de m’assister de tout ce que je luy demanderois : elle commanda a sa compagnie de chevaux legers quy estoit en garnison a Evreux de venir en robbe me trouver, et envoya de sa part Marillac avesques lettres a tous les presidens et conseillers en ma recommandation : elle envoya aussy, de deux jours l’un, des courriers pour apprendre le succes de cette affaire. Quantité de dames quy estoint à Rouan, beaucoup d’estrangeres quy y vindrent, et la bande de
- ↑ François de la Bertinière, ou de Bretignères, d’abord avocat, puis procureur syndic des États de Normandie, devint, cette même année, procureur général au parlement de Rouen, comme on le verra à la page 360, note 2.
- ↑ Inédit.
- ↑ Inédit.
- ↑ M. de Bassompierre dut partir pour Rouen vers le 9 juin. En effet son séjour dans cette ville dura un mois, et son retour à Paris est annoncé dans une lettre de Malherbe pour le 9 juillet (Œuvres, t. III, p. 319).