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pas aux brigands, et ce précédent les persuade qu’ils ont su concilier le devoir divin et le devoir humain. Leur solution parfaite, je la trouve dans une lettre d’Olivier Amphoux, docteur en droit, étudiant en théologie protestante, qui, peu avant Vassincourt, où il tomba le 5 septembre 1914, écrivait : « L’heure de la grande bataille approche. Le général de division nous l’a déclaré lui-même ce matin, et ce sera la bataille décisive. On peut prier Dieu, non pas, ce qui serait allemand, pour telle armée plutôt que pour telle autre, mais pour la sauvegarde de la justice (8). »

Enfin, c’est leur troisième réconfort, ces protestants se battent pour conquérir la paix dans le monde et dans les âmes. Continuellement je trouve sur leurs lèvres en formes diverses cet appel à l’avènement de l’Évangile. Francis Monod (9), qui appartient à un groupe pieux intitulé les « Volontaires du Christ », parti comme sous-lieutenant au 33e d’infanterie, écrit :