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noble, d’une honnêteté poussée jusqu’à la candeur, au pasteur Dryander, et qui reçut de cet Allemand, prédicateur attitré de Guillaume, une réponse hideuse de pharisaïsme. Son fils tombé au champ d’honneur, il prêcha un sermon admirable de foi et de force d’âme. Les catholiques étaient venus l’entendre avec les protestants. Je crois bien que tous pleuraient. Un témoin m’écrit que ce fut pour Nîmes, et vous savez que les luttes religieuses y sont vives, un jour, non pas d’union, mais de communion sous les espèces de l’espérance et de la souffrance (5).

Un autre pasteur, aumônier de l’armée, M. Gounelle, a perdu son fils. Pensant à ce jeune héros et à ses camarades, il écrit dans une lettre que j’ai sous les yeux : « Cette guerre a parfois renversé les rôles. Nous les élevions, ces petits, en temps de paix : ce sont eux maintenant qui sont nos grands et qui nous élèvent ».

La pensée est bien belle et de la plus