Page:Barrès - Les Diverses Familles spirituelles de la France, 1917.djvu/316

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dona eis, Domine ! Je priai pour les deux familles. Ensuite, un officier catholique, parent du sous-officier protestant, prit la parole au bord de la fosse et exprima sa reconnaissance d’avoir entendu les représentants des deux églises chrétiennes symphoniser ainsi… »

Ah ! Saint-Saëns, quel départ pour votre génie ! Quel oratorio à créer !… Je fais mes réserves, moi aussi, telles qu’un instinct du goût nous les suggère, sur ces ententes qui, dans le froid de nos vies quotidiennes, seraient des compromissions ; mais dans la fraternité du sacrifice pour la France et pour la civilisation, nos héros reçoivent spontanément le secours de toutes les prières, l’effusion de toutes les consciences bouleversées par le même sublime.

(24) Note de la page 268. — « Il faut à la France de demain l’étroite collaboration du prêtre, de l’officier et de l’instituteur. »

Je demande au prêtre, à l’officier et à l’instituteur qu’ils prennent sous leur protection la propagande pour le suffrage des morts. C’est la conclusion d’un tel livre. Ce mémorial où resplendit l’union de tous les soldats de la