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sont de vraies fraternités où tous s’aiment et se subdivisent en groupements plus étroits.

Des amis ! Voilà le premier cri des jeunes et des vieux. Là-dessus, les lettres des tranchées sont pressantes et claires. Un jeune soldat a pu rencontrer un aumônier, et puis d’autres soldats, qui appartiennent comme lui à l’Association de la Jeunesse catholique française (1) ; il s’en réjouit : « C’est si bon de vivre un peu la vie de l’A. J. C. F. quand on est loin de corps, mais non pas de cœur. J’attends le Bulletin avec beaucoup d’impatience. Songez à ce qu’il est pour nous dans notre solitude presque complète. » (Bulletin de l’A. J. C. F.)

Le jeune Gustave Escande, protestant, écrit dans son journal : « Hier, j’ai découvert un protestant dans l’autre équipe de ma section. Très gentil et sérieux ; lié amitié avec lui, me sens moins isolé. » (À la Caserne et sur le Front, librairie de Foi et Vie.)

Un instituteur, adjudant, écrit des bords