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À défaut de glacière, nous avons pratiqué sous terre, à 20 centimètres, une retraite entourée de planches épaisses (B, fig. 32) ; c’est en quelque sorte une caisse sans fond couvrant les greffons déposés à même sur une terre meuble ou un lit de sable. Le couvercle est une planche simplement posée sur le cadre ; on le lève pour prendre des greffons, il faut le replacer aussitôt si l’on veut éviter le dessèchement des rameaux.

Les greffons privés d’air et de lumière, placés là pendant le repos de la sève, se conserveront sains pendant toute l’année. Cette privation de l’air extérieur est rigoureusement nécessaire. Une trop forte épaisseur de greffons aurait l’inconvénient de provoquer la fermentation au cas où la fraîcheur du sol se ferait sentir sur eux.

L’état léthargique des greffons, si l’on peut s’exprimer ainsi, en permet l’utilisation de mai en août pour les greffages par rameau ou par œil ; ils se prêtent ainsi aux voyages, le pied dans la glaise, le corps dans la mousse un peu fraîche. À leur arrivée, ils seront plongés pendant quelques heures dans l’eau ou tenus quelques jours en terre, et même ils seront couchés tout en long dans le sol ou à la cave, pendant deux, trois ou quatre semaines, s’ils ont l’écorce ridée ; aussitôt revenus à l’état normal, ils pourront être utilisés au greffage.

Les rameaux greffons cueillis en sève et destinés aux voyages seront effeuillés sur le champ