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Peut-être a-t-il gagné beaucoup à ce changement. Le refrain sort du cadre même, et le chant ne peut qu’ajouter à l’effet que le poëte a voulu produire : aussi a-t-il toujours regardé cette chanson comme une de ses meilleures.

Ceux qui, dans le temps, y ont cherché une allusion à Louis XVIII sont tombés dans une erreur qu’on a bien souvent renouvelée à l’égard des productions de notre auteur. C’est un inconvénient auquel sont exposés les satiriques. On leur suppose souvent des intentions qu’ils n’ont pas, et le public, sur ce point, n’est pas plus raisonnable que MM. les avocats généraux et les procureurs du roi. (Note de Béranger.)


Note XCVIII. — À la date.

Le fond de misanthropie qu’on peut remarquer dans cette chanson est justifié par l’apathie nationale qui existait à l’époque où elle fut faite et par les nombreuses défections que l’opposition eut à essuyer de la part d’hommes qui sollicitèrent ou consentirent à recevoir les faveurs de la cour de Louis XVIII. On peut, entre autres, citer le général Rapp, qui fut décoré d’un titre de garde-robe. On conçoit qu’une fois que Béranger eut reconnu que les Bourbons ne pouvaient faire que le malheur de la France, il ait regardé avec une sorte de colère les hommes qui, en se rapprochant d’eux, diminuaient les forces du parti national. (Note de Béranger.)


Note XCVIX. — Au titre.

Le peuple de Paris n’a jamais cru, bien généralement, à la