Page:Béranger - Ma biographie.djvu/326

Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’air : Accompagné de plusieurs autres, il terminait ainsi sa dernière gaieté :

De ces couplets soyez content :
Je vous en ferais bien autant
Et plus qu’on ne compte d’apôtres ;
Mais, cher Collé, voici l’instant
Où certain fossoyeur m’attend,
Accompagné de plusieurs autres.

« Le bonhomme Panard, aussi insouciant que son ami, aussi oublieux du passé et négligent de l’avenir, avait plutôt, dans son infortune, la tranquillité d’un enfant que l’indifférence d’un philosophe. Le soin de se nourrir, de se loger, de se vêtir, ne le regardait point ; c’était l’affaire de ses amis, et il en avait d’assez bons pour mériter cette confiance. Dans les mœurs, comme dans l’esprit, il tenait beaucoup du naturel simple et naïf de la Fontaine. Jamais l’extérieur n’annonça moins de délicatesse ; il en avait pourtant dans la pensée et dans l’expression. » (Note de l’Éditeur.)


Note LXXIII. — À la date.

Cette chanson eut un grand désavantage, lorsqu’elle courut manuscrite ; le Concordat n’était qu’un projet et la matière était peu connue du public. Elle nécessita une quantité de notes, qui nous évitent d’en faire de nouvelles, mais qui prouvent l’embarras où se trouve un chansonnier qui veut aller au-devant du mal à venir. Les masses ne sentent bien que le mal présent, et ce qui attaque par prévision tel ou tel acte du pouvoir les intéresse peu. Il faut pourtant dire que ce Concordat expira obscurément sous les coups du parti libéral. Quoique cette chanson