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« Le prince ici désigné est Henri de Bourbon-Montpensier, fils de François de Bourbon-Montpensier et de Renée d’Anjou. Il était né le 12 mai 1573 et mourut le 27 février 1608. Sa qualité de sire de Beaujeu le mit à même de donner à l’église de Villefranche des marques de sa munificence. Ce fut lui qui chargea un peintre verrier célèbre, Paul de Boullongne, d’exécuter le vitrail de la chapelle des Princes, comme on appelait alors celle aujourd’hui dédiée au Sacré-Cœur[1]. » Cette date de 1600 correspond exactement au style des figures et à leur exécution. En effet, l’emploi des émaux est manifeste, en particulier dans certaines draperies. L'eau de la rivière traversée par saint Christophe est émaillée en bleu sur verre blanc, et le rouge capucine (oxyde de fer), est prodigué, notamment les carnations.

Fig. 79. Vitrail de sainte Anne
Tenture damassée.)

8e Chapelle. Saint-Martin. — Elle est formée par le bras de croix. Les deux de la fenêtre orientale possèdent encore les restes d’une Annonciation, surmontée d’une architecture du quinzième siècle. Les panneaux supérieurs sont relativement bien conservés, tandis que ceux du bas ne sont composés que de débris anciens, motifs d’architecture, draperies, pièces de fond, empruntés à d'autres vitraux et rapportés dans un lamentable désordre.

9e chapelle. — Fenêtre à l'extrémité du bas-côté septentrional.

Nous voici parvenus au vitrail le plus intéressant de l'église. C'est un ensemble formé de trois baies surmontées de sept ajours (pl. IX).

Des personnages chaudement colorés se détachent sur des draperies damassées et sont surmontés d’architectures d'un très beau style (fig. 80), qui s'enlèvent en une grisaille nacrée avec des applications de jaune sur des fonds rouges et bleus. Les personnages et les anges des ajours, traités en grisaille soutenue par quelques notes de couleur, sont posés sur des fonds uniformément bleus et d’une limpidité remarquable.

  1. Monographie des vitraux de l’église de Villefranche, 1858, sans nom d'auteur (l'abbé Laverrière).
    Ce peintre-verrier appartient incontestablement à la grande famille des artistes du même nom, dont le représentant le plus célèbre fut Bon de Boullongne, peintre ordinaire du roi, mort le 18 mai 1717. Au sujet de la famille de Paul de Boullongue voir la notice de M. le docteur Besançon, « les Vitraux et les verriers de Notre-Dame-des-Marais ») (Bulletin de la Société des Sciences et Arts du Beaujolais, 1909). L'auteur signale également, d'après les registres paroissiaux, les noms d'Antoine Riz, 1532, André Aleyne, 1543, Symon, 1592, dénommés « verriers, painctres et verriers de Villefranche », qui peuvent être les auteurs de quelques-uns des vitraux de Notre-Dame.