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pour nous la mort du Christ, le sang du Christ. Que l’humaine fragilité se redresse dès lors, et que, dans son désespoir, elle ne se détourne pas de Dieu. Celui qui nous a promis, c’est Dieu, et il est venu pour nous faire ces promesses. Il s’est montré aux hommes, et il est venu recevoir la mort, et nous promettre sa vie propre. Ainsi Dieu a voulu, par sa promesse, donner la sécurité à l’humaine fragilité, et non-seulement de vive voix, mais aussi par ses Écritures. Il a donné sa parole à ceux qui croyaient, une caution à ceux qui doutaient ; et voilà que tout est contenu dans la cédule sacrée des Écritures. Il est venu dans cette région de notre exil, pour y recevoir ce que l’on y trouve en abondance : les opprobres, les douleurs, les affronts, la couronne d’épines, la croix, la mort. Voilà ce qu’on trouve largement ici-bas. Il est venu faire un échange, nous apportant des biens de la région d’en haut, et endurant les maux dans cette région d’ici-bas. Et toutefois, il nous a promis que nous serons un jour à l’endroit d’où il est venu, et il a dit : « Mon Père, je veux qu’ils soient aussi où je suis moi-même[1] ». Il nous a prévenus d’un tel amour, qu’il à été avec nous, où nous sommes, et qu’à notre tour, nous serons avec lui, où il est. Gardez donc le Christ, mes frères, gardez la foi, gardez le chemin. Que ce chemin vous conduise à ce que vous ne sauriez voir maintenant. Car, dans cette tête auguste, nous a été montré ce que peuvent espérer les membres. Dans ce fondement, nous avons pu voir l’édifice qu’élève notre foi et que doit parachever notre espérance.

  1. Jn. 17, 24