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était de la maison et de la famille de David, pour se faire enregistrer avec Marie son épouse qui était enceinte. Pendant qu’ils étaient là, arriva le temps où elle devait enfanter. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’enveloppa de langes et le coucha dans une crèche, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie. Or il y avait aux environs des bergers qui passaient la nuit dans les champs, veillant tour-à-tour à la garde de leurs troupeaux. Et tout-à-coup, un ange du Seigneur se présenta à eux, et une clarté céleste les environna, et ils furent saisis d’une grande frayeur. Mais l’ange leur dit : Ne craignez point ; car je viens vous apporter une nouvelle qui sera pour tout le peuplé le sujet d’une grande joie : c’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici la marque à laquelle vous le reconnaîtrez : Vous trouverez un enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche. Au même instant, il se joignit à l’ange une grande troupe de l’armée céleste louant Dieu et disant : Gloire à Dieu au plus haut des r cieux et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. Après que les anges se furent retirés dans le ciel, les bergers se dirent l’un à l’autre : Passons jusqu’à Bethléem et voyons ce qui est arrivé, et ce que le Seigneur nous a fait connaître. S’étant donc hâtés d’y aller, ils trouvèrent Marie et Joseph avec l’enfant couché dans une crèche. Et l’ayant vu, ils reconnurent la vérité de ce qui leur avait été dit touchant cet enfant. Et tous ceux qui entendirent, admirèrent ce qui leur avait été rapporté par les bergers. Or, Marie conservait toutes ces choses, les repassant dans son cœur. Et les bergers s’en retournèrent, glorifiant et louant Dieu de tout ce qu’ils avaient entendu et vu, selon qu’il leur avait été dit. Le huitième jour, quand l’enfant devait être circoncis, étant arrivé, on lui donna le nom de Jésus, nom que l’ange lui avait donné avant qu’il fût conçu dans le sein de sa mère[1]. Ensuite voici que des Mages vinrent d’Orient à Jérusalem, et ils demandèrent : Où est le roi des Juifs nouvellement né ? Car nous avons vu son étoile en Orient et nous sommes venus l’adorer. Ceci étant arrivé à la connaissance du roi Hérode, il en fut troublé, et avec lui toute la ville de Jérusalem. Ayant donc assemblé tous les princes des prêtres et les scribes du peuple, il s’informait, près d’eux, du lieu où devait naître le Christ. Ils lui dirent que c’était à Bethléem de Juda, selon ce qui avait été écrit par le prophète : Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es pas la moindre entre les principales villes de Juda : car de toi sortira le chef qui doit conduire mon peuple d’Israël. Alors Hérode ayant appelé les mages en secret, s’enquit d’eux avec soin du temps auquel l’étoile leur était apparue ; et, les envoyant à Bethléem, il leur dit : Allez, informez-vous exactement de cet enfant, et lorsque vous l’aurez trouvé, dormez-m’en la nouvelle, afin que j’aille aussi moi-même l’adorer. Ayant entendu le roi, les mages partirent, et l’étoile qu’ils avaient vue en Orient, se montra de nouveau et allait devant eux, jusqu’à ce qu’étant arrivée au des sus du lieu où était l’enfant, elle s’y arrêta. La voyant reparaître ils furent transportés de joie ; et lorsqu’ils entrèrent dans la maison qu’elle leur marquait, ils trouvèrent l’enfant avec Marie sa mère, et se prosternant ils l’adorèrent ; puis ayant ouvert leurs trésors, ils lui offrirent pour présents de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Ensuite, ayant reçu en songe l’avertissement de ne pas retourner vers Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. Quand ils furent repartis[2], les jours de la purification de Marie étant accomplis, selon la loi de Moïse, les parents de Jésus le portèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur ; « suivant qu’il est écrit dans la loi divine, que tout mâle qui naîtra le premier sera consacré au Seigneur ; et pour donner ce qui devait être offert en sacrifice, comme il est écrit dans la même loi, deux tourterelles ou deux petits de colombes. Or, il y avait alors à Jérusalem un homme juste et craignant Dieu, nommé Siméon. Il attendait la consolation d’Israël, et le Saint-Esprit était en lui. Et il lui avait été révélé par le Saint-Esprit qu’il ne mourrait point, sans avoir vu auparavant le Christ du Seigneur. Cet homme vint donc au temple par le mouvement de l’Esprit de Dieu, et comme les parents de l’enfant Jésus l’y portaient afin d’accomplir à son égard les prescriptions de la loi ; il le prit lui-même entre ses bras et bénit Dieu en disant : C’est maintenant, Seigneur, que vous laisserez mourir en paix votre serviteur, selon votre parole ; puisque mes yeux ont vu

  1. Luc. 1, 57 ; 2, 1-21
  2. Mat. 2, 1-13