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ANNOTATIONS SUR LE LIVRE DE JOB[1].

CHAPITRE PREMIER. – Prospérité de Job ; tentation du démon ; premières épreuves.


Cette traduction est due à M. l’abbé JOYEUX.

3. « Ses « travaux étaient grands sur la terre : » car il s’occupait de perfectionner ses travaux mêmes.

4. « Chaque jour, à tour de rôle, ils se donnaient un festin », signe de charité.

5. « Il offrait pour chacun d’eux des victimes. » Les aveux de chacun d’eux étaient comme autant de victimes particulières et différaient des sacrifices généraux présentés pour les péchés de tous ; c’est ce qu’il fait entendre, en disant : « Peut-être mes enfants ont-ils péché et maudit Dieu dans leur cœur. » Il a raison de dire : « peut-être », car il ne fait que redouter ce malheur.

6. « Et voici que les anges de Dieu vinrent pour se présenter devant le Seigneur. » L’amour de l’âme pour la vérité ne peut s’exprimer qu’en faisant connaître de quelque manière le temps et le lieu. « Et le démon vint aussi avec eux. » Est-ce par ce qu’il ne pouvait entendre que par leur intermédiaire, qu’il est dit : « avec eux ? »

7. « Et le Seigneur dit au démon : D’où viens-tu ? » La réponse à cette question, c’est le rapprochement de et qu’il a fait et de la permission qui lui est donnée d’agir ensuite. La question elle-même est la puissance divine, qui ne permet pas de faire ce que l’on veut, car « l’impie sera questionné sur ses pensées[2] », pour nous le faire connaître.

11. « Mais étendez la main, et touchez à ce qu’il possède. » Donnez-en le pouvoir. « S’il ne vous bénit en face. » Suspension qui signifie : S’il ne vous bénit en face, quand vous aurez touché à ses biens, qu’ordonnerez-vous ? Ce dernier mot est sous-entendu.

12. « Et le démon s’éloigna de devant le « Seigneur. » Il va du conseil à l’action.

15. « Les ennemis vinrent et s’en saisirent ; » conformément, à cette parole : « Il agit maintenant dans les enfants de la défiance[3] », il excita également ces ennemis. Remarquez comment il exerce sa puissance sur les hommes et sur les éléments : mais il la tient de Dieu.

21. « Je suis sorti nu du sein de ma mère. » Notez combien ce langage est consolant, quoique d’ailleurs Job s’abandonne à la douleur, selon l’usage.

CHAPITRE II. – Nouveaux malheurs ; résignation.

6. « Je te l’abandonne, respecte seulement son âme », c’était pour qu’il ne se crût pas autorisé à lui ôter la vie.

8. « Il se saisit des débris d’un vase, afin d’enlever le pus de ses plaies. » Figure de la Passion du Seigneur ; par elle les péchés sont effacés à ceux qui les confessent.

CHAPITRE III. – Cris arrachés, par la douleur : vanité des grandeurs humaines

3. « Et la nuit dans laquelle on a dit : Un homme est conçu. » Ce sont quelques puissances supérieures qui ont tenu ce langage, car elles ont pu avoir connaissance de ce fait.

4. « Que cette nuit soit ténèbres : » pour que Job n’ait plus à souffrir ce qu’il a souffert. « Que cette nuit soit ténèbres » c’est-à-dire, livrée à l’oubli. « Que d’en haut le Seigneur ne la recherche pas. » Qu’elle ne soit point reproduite dans l’immortalité, c’est-à-dire qu’elle périsse avec tout ce qui est mortel. « Que la lumière ne l’éclaire point ; » la lumière du souvenir.

5. « Mais qu’elle entre dans les ténèbres et les ombres de la mort », cette vie qui est l’ombre des châtiments futurs. Le sens serait donc : que le, juste, qui est la vraie lumière, ne la voie point, mais plutôt les ténèbres, c’est-à-dire les pécheurs et les tribulations charnelles issues de cette vie. « Que le trouble lui vienne comme les

  1. Voir 2 Rétr. ch. 13.
  2. Sag. 1, 9
  3. Eph. 2, 16