n’a pas été baptisé ? je l’ignore. Au reste, j’ai discuté ce point avec plus de soin dans d’autres de mes ouvrages, spécialement dans celui que j’ai adressé à Vincentius Victor sur l’origine de l’âme[1]. La soixante-troisième question traite du Verbe. La soixante-quatrième : De la Samaritaine. La soixante-cinquième : De la résurrection de Lazare. La soixante-sixième, de ce passage : « Ignorez-vous, mes frères (car je parle à ceux qui connaissent la loi), que la loi ne domine l’homme que tout le temps qu’il vit ? » jusqu’à ces mots : « Il vivifiera vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous[2]. » Voulant exposer cette parole de l’Apôtre : « Nous « savons que la loi est spirituelle, mais moi je suis charnel, » j’ai dit : « Cela signifie : je cède à la chair, n’étant pas encore affranchi par la grâce spirituelle ; » il ne faut pas prendre cela dans le sens que l’homme spirituel établi déjà dans la grâce, ne peut pas dire de lui-même ces paroles et les autres jusqu’à : « Malheureux homme que je suis, qui me délivrera du corps de cette mort[3] ? » Je ne l’ai appris que plus tard comme j’en suis déjà convenu. De plus exposant ce que dit l’Apôtre : Le corps est mort à cause du péché[4], « l’Apôtre, ai-je dit, appelle le corps mort, tant qu’il est tel que par le besoin des choses temporelles il tourmente l’âme. » Mais il m’a semblé ultérieurement beaucoup préférable de penser que le corps est appelé mort, parce qu’il subit à présent la nécessité de mourir, à laquelle il n’était pas soumis avant le péché.
La soixante-septième question traite de cette parole : « J’estime que les souffrances de ce temps ne sont pas dignes de la gloire future qui sera découverte en nous, » jusqu’à : « En effet, c’est par l’espérance que nous avons été sauvés[5] » Comme j’expliquais ce passage : « Et la créature elle-même sera délivrée de la servitude de la mort, » je disais : « La créature elle-même, c’est-à-dire l’homme, qui, après avoir perdu par le péché le cachet de l’image de Dieu, est simplement demeuré une créature. » Que l’on ne prenne pas cela comme si l’homme avait perdu tout ce qu’il avait de l’image de Dieu. Car s’il n’en avait rien perdu on n’aurait pas pu dire : « Réformez-vous par le renouvellement de votre esprit[6] ; » et : « nous sommes transformés en 1. De l’Origine de l’Âme, liv. 3, C. 9,43.
cette même image[7] » S’il l’eût perdu totalement, on ne pourrait pas davantage dire : « Bien que l’homme marche à l’image de Dieu, cependant il se trouble en vain[8]. » De même ce que j’ai dit : « Les anges supérieurs vivent d’une vie spirituelle, les inférieurs d’une vie animale ;» est à l’égard des anges inférieurs d’une audace qui ne se peut justifier ni par les Écritures, ni par le fait : ou si elle le pouvait, ce serait très-difficilement.
La soixante-huitième question traite de cette parole : « O homme, qui es-tu pour répondre à Dieu[9] ? » J’ai dit : « Quiconque, pour des fautes légères, ou même pour des fautes graves et nombreuses, s’est rendu digne de la miséricorde de Dieu par ses grands gémissements et par une profonde douleur de pénitence, n’obtient pas cependant cela de lui-même, car il périrait s’il était abandonné ; mais il l’obtient de la miséricorde de Dieu qui a exaucé ses prières et ses douleurs. C’est peu de vouloir, si Dieu ne fait pas miséricorde ; mais Dieu ne fait pas miséricorde, lui qui appelle à la paix, si la volonté ne cherche pas d’abord la paix. » Cela doit s’entendre après la pénitence. Car il y a une miséricorde de Dieu qui prévient la volonté elle-même, et si elle n’existait pas, la volonté ne serait pas préparée par le Seigneur. C’est aussi à cette miséricorde qu’appartient la vocation qui prévient même la foi. Comme j’en traitais peu après, je disais : « Cette vocation qui, soit dans chaque homme, soit dans les peuples et même dans le genre humain, opère selon l’opportunité des temps, est d’un ordre élevé et profond. C’est à elle que se rapportent ces paroles : Je vous ai sanctifié dès les entrailles de votre mère[10] ;» et celles-ci : « Lorsque vous étiez dans les reins « de votre père, je vous ai vu ; » celles-ci également : « J’ai aimé Jacob et j’ai haï Esaü[11], etc. » Quant à ce passage : « Lorsque vous étiez encore dans les reins de votre père, je vous ai vu », je ne sais comment il s’est présenté à moi, et d’où il m’a paru tiré.
La soixante-neuvième question traite de ce passage : « Alors le Fils lui-même sera soumis à celui qui lui a soumis toutes choses[12]. » La soixante-dixième, de ces mots de l’Apôtre « La mort a été absorbée dans sa victoire ; ô mort ! où est mon effort ? ô mort ! où est ton aiguillon ? Or, l’aiguillon de la mort, c’est le «