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na, avec de grands privilèges, un des villages qui lui appartenaient. Ce village, appelé Csolnakos, possède aujourd’hui encore des droits particuliers[1]. Il n’est pas soumis à l’administration du comitat et ne paie point d’impôts. La famille Csolnakosi, issue de ce nouveau mariage, a les mêmes armes que les Corvins, et jouit également de certaines prérogatives. Les restes d’Élisabeth Morsinai sont déposés dans un autre village du domaine de Hunyad, à Telek.

Lorsqu’il fut revêtu de la dignité de vayvode, et dans un de ces rares moments de repos que lui laissaient les Turcs, Jean Hunyade éleva un château près de la ville dont il portait le nom. C’était sans doute une habitation de plaisance plutôt qu’une forteresse, à en juger par ce qui reste du monument primitif, mais ses successeurs l’agrandirent, en firent une place de guerre, et élevèrent tant de bastions et de remparts, qu’il est difficile aujourd’hui de reconnaître de loin un édifice dans cet assemblage désordonné de tours inégales et de toits confusément pressés.

Le château de Vajda Hunyad[2] est situé sur un ro-

  1. Pagus nulli in Transsilvania quoad prærogativa primas cedens et quasi regniculum in regno… Benkö.
  2. Vajda, en hongrois, signifie « vayvode » : on l’appelle ainsi à cause de la dignité dont Jean Hunyade riait revêtu. Voyez le chap. III.