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L’ÉNIGME DE LA VOIE LACTÉE

et les plus frappants se trouve dans la nébuleuse dite du Cocon (voy. fig. 3), dans la constellation du Cygne. Il y subsiste comme une vaste déchirure noire au fond de laquelle toutefois, il reste de très petites et très faibles étoiles, comme l’a fait remarquer l’astronome allemand Wolf[1] ; elles sont sans aucun doute à un très grand éloignement.

La grande vitesse générale des nébuleuses planétaires est un indice que, primitivement, elles ne devaient pas appartenir au système galactique. M. Bohlin est arrivé à cette même conclusion par d’autres raisonnements. Elles abondent néanmoins dans le voisinage de la Voie lactée plus que dans d’autres régions du ciel. On pourrait conclure de ce fait, si on le considérait superficiellement ; qu’elles sont indigènes dans le système galactique, mais leur agglomération dans cette région s’explique fort bien par leur gravitation vers la masse lactée.

La distance qui nous sépare de ces intéressants corps célestes a été déterminée récemment pour l’un d’eux par M. Van Maanen. En 1917 il a mesuré notre éloignement de la nébuleuse no 7662 du N. G. C ; (ou Nouveau Catalogue général). Cette distance est d’environ 140 années-lumière. Cela représente à peu près seize fois la distance de Sirius, soit encore la distance moyenne d’une étoile de cinquième grandeur. Ce fait s’accorderait assez bien avec l’idée que cette nébuleuse a été capturée, absorbée par le système galactique vers

  1. Voy. L’évolution des Mondes, Ed. 1910, p. 184. Fig. 54.
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