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LE DESTIN DES ÉTOILES

Vénus sont très près d’être équivalentes à huit années solaires. Les prêtres mexicains surent établir ce fait que 104 années solaires correspondent à 65 périodes de Vénus, ou encore à 146 « Tonalamatl »[1].

Le culte des corps célestes était aussi largement développé au Mexique qu’à Babylone. Sa doctrine fondamentale a été définie comme suit par Alfredo Chavero. Le père-Créateur était le ciel : Xiuhtecutli, ou le Maître bleu-azur. La mère Omecihuatl, la Voie lactée, — ou la maîtresse géminée. » On sait qu’une grande portion de la Voie lactée, depuis la constellation du Cygne, jusqu’au voisinage de la Croix du Sud se divise en deux branches séparées et parallèles, c’est sans nul doute ce fait qui est rappelé par ce titre de la Maîtresse géminée[2]. « Le Ciel exerça sa puissance par la Voie lactée au moyen du feu ; les étoiles furent libérées de sa masse cosmique. Les plus importantes d’entre elles furent Tonatiuh, le soleil ; Tezcatlipoca, la lune ; et Quetzalcoatl, Vénus. Ceux-là furent élevés au rang de dieux suprêmes. En vue d’un culte, ils furent symbolisés sous une forme humaine. Des multitudes d’images, représentant ces dieux stellaires, ont été trouvées, reproduites en argile, en bois et en pierre. »

À considérer ce récit remarquable, il semble que les Mexicains eussent dû arriver à une solution bien supérieure de l’énigme du monde, que ne l’ont fait les Babyloniens. Tandis que la plupart

  1. Voy. p. 200
  2. Littéralement : double.
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