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LES ORIGINES DU CULTE DES ÉTOILES

tude ne dût grandement intriguer les peuples primitifs. Le rapport exact est en effet de 29,53. Mais il est peu douteux que le retour périodique de la pleine lune, puis de la nouvelle lune, furent pour eux la mesure du temps la plus digne de leur confiance. C’était là quelque chose de tout différent des retours sans périodicité des tremblements de terre, des tempêtes, de la foudre, ou des inondations, pour ne pas parler des attaques des bêtes sauvages ou des ennemis. Il leur devenait possible de considérer et de calculer des espaces de temps qui auparavant leur semblaient indéfinies et sans limites. Peut-être bien que l’idée de l’éternité se présenta même pour la première fois à l’humanité. La lune devenait pour eux le maître souverain de tout. En sanskrit le mot qui désigne la lune est Mas c’est-à-dire « celui qui mesure » et le mot latin de mensis est encore étymologiquement lié à mensura : la mesure.

Chez les peuples donc, dont l’habitat n’était pas trop loin de l’équateur, la lune prit place avant le soleil. Les Mexicains eurent, il y a longtemps de cela, une unité très particulière qui leur servait à la mesure des temps, mesure appelée tonalamatl, et qui comprenait 260 jours. Elle était vraisemblablement destinée à correspondre à une suite de neuf mois synodiques, comptés d’une nouvelle lune à la suivante. Mais cette période comprend en réalité 265,38 jours et ne correspondait aucunement à la double décade, et fut, semble-t-il, raccourcie à 260 jours, de même que nous arrondissons l’année solaire, qui est de 365,24 jours, à un chiffre rond de 365 jours. On

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