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la panspermie
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existe des êtres vivants assez petits, pour que la pression de radiation du soleil puisse les renvoyer dans l’espace, où ils pourraient susciter la vie sur des planètes qui lui offriraient un lieu favorable à leur développement.

Essayons, par un calcul sommaire, de nous rendre compte comment un semblable microorganisme pourrait être arraché à la terre et chassé dans l’espace par la force répulsive du soleil. Il y traverserait tout d’abord l’orbite de Mars, puis celles des petites planètes et des planètes extérieures. Après avoir dépassé celle de Neptune, — dernière étape dans le système solaire, — il serait lancé dans l’infini, vers d’autres systèmes solaires. Il n’est pas difficile d’évaluer le temps que mettraient les corpuscules affectés du mouvement le plus rapide, pour faire ce trajet.

Supposons-leur une densité égale à celle de l’eau, ce qui coïncide à peu de chose près avec la réalité. Ils seraient transportés jusqu’à la distance de l’orbite de Mars dans une vingtaine de jours, à celle de Jupiter en 80 jours, et à celle de Neptune en 14 mois. Le système solaire le plus proche de nous, celui de α du Centaure, serait atteint au bout de 9 000 ans.

Ces calculs ont été faits en admettant que la force répulsive du soleil est de quatre fois supérieure à celle de la gravitation, ce qui serait à peu près le cas, suivant les données numériques de Schwarzschild[1].

Les durées de trajet indiquées pour atteindre une autre planète de notre système ne sont pas si longues, que le germe vital en cause ne puisse avoir conservé sa puissance germinative. Il en est différemment pour la longue durée de quelques

    un grand nombre d’êtres organisés, invisibles à l’aide de microscopes ordinaires, parmi eux, entre autres, ce qui est probablement la bactérie de la fièvre aphteuse.

  1. Ce chiffre est un peu supérieur à celui qui a été cité plus haut, p. 112. C’est que les spores peuvent être considérés comme opaques, tandis que les globules de carbures d’hydrogène sont transparents.