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l’évolution des mondes

d’années le soleil n’envoie ainsi vers les espaces qu’environ 1/6 000e de sa masse totale, que nous évaluons à 2×1027 tonnes.

Ces chiffres sont toutefois empreints de beaucoup d’incertitude. Nous savons bien qu’il tombe sur la surface de notre globe un grand nombre de pierres météoriques, tantôt sous forme de matières compactes, tantôt à l’état de poussières fines provenant des étoiles filantes, qui s’enflamment en arrivant dans notre atmosphère, puis sont détruites. On a évalué la quantité de cette matière à environ 20 000 tonnes par an. C’est en partant de cette base que l’on arrive au chiffre de 300 milliards de tonnes, comme évaluation de la pluie météorique qui se précipite annuellement à la surface du soleil.

Depuis des temps infinis, tous les soleils de l’univers ont jeté de la matière dans l’espace, et il semble certain que plus d’un serait aujourd’hui disparu, si, à son tour, l’espace ne leur fournissait des apports qui couvrent les pertes. Les soleils éteints ne perdent que relativement peu de matière, mais ils reçoivent autant d’apports que les soleils chauds. Comme notre propre soleil doit être rangé dans la catégorie des corps célestes plutôt froids, il n’est pas improbable que l’estimation que nous faisons de ses pertes de matière soit un peu trop élevée si nous les supposons égales à son accroissement.

Quelle est l’origine des météorites ? Si leur formation n’est pas continue, il semble que leur nombre devrait être infiniment réduit, car les divers corps célestes auraient dû, dans le cours des temps, les absorber successivement tous. Il semble plutôt très probable qu’elles résultent de l’agglomération successive des particules minimes que les soleils jettent dans l’espace par la puissance de leur rayonnement.

On trouve dans les pierres météoriques des chondres, dont la structure est très caractéristique pour ces pierres. Elle semble indiquer que leur masse résulte de l’agglomération de grains excessivement fins (fig. 37). Voici ce que dit à ce sujet Nor-