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les comètes et la force répulsive

échappent, qui sont surtout composés d’hydrogène. Ces particules doivent beaucoup ressembler aux corpuscules charbonneux qui tombent des fumées de nos cheminées. On peut concevoir que ces petits charbons, consistant en margarites feutrées, c’est-à-dire en rangées ressemblant à des chaînes de bacilles, aient une densité de 0,1 seulement, si on les prend avec les gaz qui y sont enfermés (comp. p. 115). Une gouttelette absorbante ayant cette densité peut, dans certaines conditions, subir une répulsion qui va jusqu’à quarante fois la force d’attraction du soleil lui-même. On peut donc, par ces considérations, arriver à se faire quelque idée de la grandeur des forces répulsives si importantes du soleil.

Les spectres des comètes confirment en tous points les conclusions auxquelles conduit la théorie de la pression de radiation. Elles présentent un très faible spectre continu qui provient sans doute de la lumière solaire réfléchie par les petites particules composantes. On remarque en outre, comme il a été dit, un spectre d’hydrocarbures gazeux et de cyanogène. Ces bandes spectrales sont dues à des décharges électriques, car on les observe sur des comètes dont l’éloignement du soleil est tel qu’elles ne peuvent pas être lumineuses par l’élévation de leur température propre. On a remarqué dans la queue de la comète de Swift, des spectres de bandes dans des régions éloignées du noyau de 5 000 000 de kilomètres environ. Les décharges électriques proviennent principalement des parties extérieures de la queue, là où, d’après la théorie, les forces électriques sont les plus puissantes. Cela expliquerait également ce fait que les queues cométaires semblent entourées d’une sorte de manteau extérieur lumineux.

En photographiant les comètes on observe parfois, d’après M. Deslandres, une luminosité singulière, invisible à l’œil, qui se montre au milieu du cône visible de la chevelure. Il est probable que cette lumière photographiquement active est due à des décharges électriques à l’intérieur de la queue. Elle serait