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ANNALES DU MUSÉE GUIMET


cette eau par trois fois la main droite, le couteau et la tige, en disant en bâj le Khshnaothra, le Fravarânê « pour réjouissance, sacrifice, prière, glorification au Gâh présent 1[1] et au bon arbre saint, créé par Mazda » ; un Yathâ ahû vairyô dialogué et les mots : « Prière à toi, bon arbre saint, créé par Mazda ! » Ce disant, le Mobed fixe des yeux la tige qu’il vient de laver, dit Ashem et coupe le bout antérieur, dit vohû et approche le couteau de la racine, dit vahishtem et coupe la tige en achevant l’Ashem vohû 2[2]. Il coupe ainsi, un à un, les tâès voulus dont le nombre diffère selon la nature du sacrifice ; il les met dans le vase d’eau pure, qu’il apporte dans l’urvisgâh et dépose sur la pierre en récitant un Ahuna, une bénédiction sur « le bon arbre saint, créé par Mazda », et un Ashem vohû.
Aujourd’hui, dans l’Inde, au lieu d’un Barsom cueilli sur l’arbre pour chaque cérémonie, on se sert de tiges de métal qui servent indéfiniment et que l’on met, une fois lavées, avec tous les autres instruments, dans la grande cuve d’eau, la Kuṇḍî.
Pour le Yasna on compte vingt-trois tiges de Barsom, dont vingt et une mises en faisceau sur le Mâbrù : une autre posée sur le vase à jivàm et doit servir à verser le jivàm sur le Barsom ; on l’appelle jivàm tâé « tige de jivàm », zôr tâé « tige de zôhr » ; ou simplement jivàm. La dernière tige repose sur les pieds du Màhrû : on l’appelait frâgâm ou fràkh-gâm (cf. p. lxxvii, note 4 ; en zend frakem, dans le Nîrangistàn, § 74).
Pour le Vispéred et le Vendidad, on compte trente-cinq tâès dont trente trois en faisceau ; pour le Yasna de Rapithwin, treize tâès, dont onze en faisceau ; les deux autres servent de jivàm et de frâgâm. Le Srôsh Yasht, LVII, ne fait allusion qu’à des services de trois, cinq, sept et neuf tiges : mais il ne s’agit là sans doute que des Srôsh Darûn 3[3].


L’Evanghin, Aiwyâonhanem. — L’Evanghin ou le lien avec
  1. 1. Mettre le nom du Gâh.
  2. 2. Cf. Vendidad XIX, 18-19 et les Fragments du Nirangistàn.
  3. 3. D’après Anquetil, reproduisant les Rivàyats (Zend Avesta, I, ii, 224, note), le Barsom a cinq tiges pour les Darùns ordinaires, sept pour le Darûn nô nâbar (le Srosh Darûn célébré par le candidat au nâbar ; voir plus haut, p. liii), pour l’Ardà