Page:Annales du Musée Guimet, Bibliothèque d’études, tome 12-13.djvu/293

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la science et la puissance nécessaires pour combattre et mettre en fuite ces éternels ennemis des hommes. On a donc presque journellement recours à lui. Naturellement le culte populaire comprend, bien qu’elles se célèbrent dans les Temples, les cérémonies d’un caractère magique en l’honneur des divinités secondaires, adversaires des démons, telles que Tchakdor, Tamdin, Lhamo, qui consistent principalement en invocations, récitation de mantras et de dhâranîs, et en offrandes de victimes, de sang et de liqueur alcoolique[1]. Nombreuses également sont celles qui s’adressent à Zambhala (le Kuvéra indien) dieu de la richesse, tant pour obtenir les trésors dont il est le dispensateur, que sa protection contre les attaques des hordes de démons, gardiens des trésors cachés et volontiers malfaisants qui sont sous ses ordres. Ces sacrifices comportent généralement l’holocauste (Sreg-pa ou Tchinsreg[2] « Cruel sacrifice ») qui consiste à brûler les offrandes dans un fourneau d’argile, pratique odieuse au Bouddhisme orthodoxe à cause de la quantité d’êtres infimes susceptibles de trouver la mort dans le feu. On peut aussi ranger dans la catégorie du culte populaire, bien qu’elle soit consacrée au Bouddha Ts’épagmed, la cérémonie Ts’é-groub[3] qui a pour but d’obtenir une longue vie.

Les sacrifices de propitiation des dieux et génies locaux s’accomplissent dans les champs, ou dans la maison s’il s’agit du dieu Nang-lha, avec le cérémonial accoutumé de formules magiques et d’offrandes. La victime est d’ordinaire une poule dont on répand le sang sur l’autel du dieu, simple tas de pierres ou petit monticule de terre.

L’exorcisme est le complément obligé de toutes les cérémonies, mais il trouve encore en plus de nombreuses occa-

  1. Voir page 244.
  2. Sbyin-sreg.
  3. Voir page 257.