donc nécessairement se frayer elle-même une issue, à défaut de crevasses ; et cela lui est d’autant plus facile que la glace de ce glacier n’a pas encore acquis en cet endroit la compacité et la dureté qu’elle a plus bas. Il est très-probable aussi que les flaques d’eau qui se forment aux points de jonction des glaciers du Gornerhorn et du Mont-Rose, contribuent à augmenter le nombre de ces entonnoirs et surtout à les rendre aussi considérables. Le glacier de la Porte-blanche a bien aussi quelques entonnoirs au-dessus de l’endroit où nous l’avons traversé, mais ils sont moins vastes, et si dans le dessin de pl. 1 et 2 ils paraissent être d’une certaine étendue, c’est parce qu’ils sont beaucoup plus rapprochés de l’arête d’où le panorama est dessiné que ceux du glacier du Mont-Rose.
J’ai observé des torrens semblables sur le glacier inférieur de l’Aar, qui sont assez volumineux lorsqu’il a plu, ou que la fonte de la surface est considérable ; mais comme ils rencontrent souvent des crevasses, ils s’y précipitent, en formant de magnifiques cascades, qui donnent lieu à autant de couloirs verticaux.