sont ici à environ deux lieues de leur confluence. L’affluent de la Porte-blanche, qui est de beaucoup le plus large, est très-accidenté ; sa surface est tellement parsemée de gravier qu’elle en paraît presque noire ; les crevasses y sont plus nombreuses que sur le glacier de Gorner. Celui-ci, en revanche, porte un grand nombre de tables, qui manquent complètement au premier ; les blocs dont sont formées ces tables, sont, pour la plupart, de larges dalles de serpentine schisteuse. À côté de ces tables nous remarquâmes une quantité de trous ou de baignoires ayant en général un demi-pied jusqu’à deux et trois pieds de diamètre et plusieurs pieds de profondeur. La plupart étaient remplis d’eau dont nous trouvâmes la température très-variable suivant qu’ils étaient ou non tapissés de gravier (voy. Chap. XV, De la température des glaciers). Dans l’un de ces creux la surface de l’eau était même recouverte d’une quantité de petits insectes noirs assez semblables à des Podures[1].
- ↑ M. Desor qui découvrit ces petits animaux et en recueillit plusieurs, les ayant laissé échapper en voulant les examiner, il nous fut impossible de les déterminer. Mais en ayant recueilli un très-grand nombre cette année sur le glacier inférieur de l’Aar, où je corrige cette épreuve à l’abri d’une cabane construite sur le glacier même, à environ 2 000 pieds au-dessus de la cabane de M. Hugi, dont il sera souvent question dans cet ouvrage, je puis ajouter ici que ce curieux insecte vit dans la glace même, jusqu’à plusieurs pouces de profondeur dans les petites fissures du glacier. Il me paraît constituer un genre nouveau de la famille des Thy-