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de voir certains endroits complètement dégagés de neige, tandis que d’autres en sont encore recouverts et apparaissent comme des bandes blanches au milieu de la surface variée du glacier, ainsi que cela se voyait l’année dernière (en août 1839), au glacier de St-Théodule, au pied même du Mont-Cervin (voy. pl. 13, fig. 2).

Tous les glaciers ont leurs flancs plus ou moins inclinés vers les parois entre lesquelles ils sont encaissés ; c’est l’effet de la fonte ou de l’évaporation accélérée qui résulte de la chaleur que les parois réfléchissent sur le glacier. Cette inclinaison est d’autant plus sensible que les glaciers sont plus étroits ; il en est même plusieurs qui sont arrondis en dos d’âne (le glacier du Trient) ; elle est moins apparente dans les glaciers très-larges, où elle s’efface en quelque sorte devant l’immensité de leur surface ; cependant elle n’en existe pas moins, et tel glacier qui, vu d’un point élevé, paraît parfaitement plan, présentera une inclinaison très-fatigante, lorsqu’il s’agira de le traverser. Le glacier de Zermatt, au pied du Riffel, est dans ce cas.

Cette inclinaison des bords du glacier dépend de la roideur des parois, de la nature et de la couleur de leur roche, et surtout de la direction de la vallée. Lorsque celle-ci descend du nord au midi, ou du midi au nord, les flancs du glacier présentent en général un talus également incliné des deux côtés ;