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dirigées dans le sens de la plus grande pente de la montagne ; au contraire, de même que les gibbosités ces sillons sont obliques et longitudinaux ; direction qui exclut toute idée d’un courant ou de l’action des agens atmosphériques comme cause de ces érosions. Un fait très-curieux, que l’on ne saurait non plus concilier avec l’action de l’eau, c’est que ces polis sont uniformes, alors même que la roche se compose de fragmens de différente dureté, comme, par exemple, les brèches du portlandien. Les fossiles qui se trouvent souvent à la surface de ces roches sont tranchés et uniformément polis (voy. Pl. 18, fig. 5), comme dans des plaques de marbre polies artificiellement.

On remarque, en outre, sur ces surfaces polies, lorsqu’elles sont très-bien conservées, les mêmes fines stries que nous avons signalées sous les glaciers actuels et sur les anciennes surfaces polies des Alpes. Ce sont de fines lignes droites, continues, semblables aux traits que pourrait produire une pointe de diamant sur du verre, et qui suivent en général la direction des sillons obliques, mais en se croisant souvent sous des angles aigus. C’est ainsi qu’on les observe souvent à la surface du néocomien, dans les environs de Neuchâtel, entre autres au Mail, et sur le portlandien, au Plan, au-dessus de la ville, à l’endroit où l’ancienne route joint la nouvelle. Les plus remarquables cependant se voient à quelque distance de Neuchâtel ; telles sont, par exemple, les grandes laves des Combettes, au-