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moraines, et l’on conçoit qu’il doive en être ainsi, du moment que l’on sait que les roches polies sont dues, ainsi que les anciennes moraines, à la grande extension des glaciers d’autrefois.

Je range parmi les roches polies les plus remarquables de la Suisse, celles que j’ai observées avec M. Studer, sur le sommet du Riffel, dans la vallée de Saint-Nicolas, au-dessus du glacier de Zermatt (Pl. 6, 7 et 8). Elles sont d’un poli si parfait, qui ressemble si fort à celui des rochers sur lesquels le glacier repose actuellement, qu’en les voyant, M. Studer lui-même s’est rendu à l’évidence des faits, après les avoir long-temps méconnus. Je suis fier d’avoir opéré cette conversion ; car, aux yeux de plusieurs, elle aura plus de valeur que les faits que j’ai observés, et elle me prouve, ce qui est bien rare, mais bien digne d’un homme scientifique, que M. Studer sait abandonner franchement et publiquement une opinion, lorsqu’il a reconnu qu’elle est erronée. M. Studer ayant déjà donné lui-même une description de ces roches polies dans le Bulletin de la Société géologique de France[1] ; et M. Desor, dans le journal de notre voyage au Mont-Rose et au Mont-Cervin, dans la Bibliothèque universelle de Genève[2], je renvoie mes lecteurs à ces deux notices. Sur les flancs et au-des-

  1. Bulletin, Février 1840.
  2. Bibliothèque univ., No 53, mai 1840.