quoique plus rapprochée de la rive gauche que de la rive droite, se maintient comme moraine médiane jusqu’au moment où elle se réunit aux deux moraines riveraines latérales, pour recouvrir toute la surface de l’extrémité du glacier d’une nappe de bloc uniforme.
Les crevasses exercent une influence très-marquée sur la forme des moraines médianes et latérales. En déplaçant continuellement les blocs qui les composent, elles les empêchent de s’élever sous forme de rempart ; et dans les parties très-escarpées du glacier on a souvent de la peine à reconnaître les moraines au milieu des aiguilles et des déchirures sans nombre qui se rencontrent partout où la pente est considérable. Il arrive ainsi que lorsqu’on examine un glacier très-escarpé, du haut d’une sommité, on voit la moraine s’effacer plus ou moins avec l’apparition des aiguilles. Tous ces énormes blocs qui plus haut formaient une moraine très-distincte, sont cachés dans les crevasses ; mais lorsque l’on porte ses regards au-delà des aiguilles, on est tout étonné de voir la moraine reparaître à mesure que les crevasses se referment et que le glacier reprend un aspect plus régulier (voy. Pl. 10). Beaucoup
aussi compacte, l’ascension doit naturellement s’opérer beaucoup plus lentement que dans le névé ; mais le fait qu’autour et dessous les blocs, la glace est toujours plus compacte qu’à distance, nous prouve que, dans ce cas-ci, le bloc influe sur sa base et autour de lui de la même manière que dans les régions supérieures.