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continues. Ces moraines d’éboulement sont surtout fréquentes dans les glaciers qui reçoivent beaucoup de petits affluens, tels que le glacier inférieur de l’Aar.

Les moraines médianes, quelles qu’elles soient, supposent toujours un glacier composé, résultant de la réunion de deux ou plusieurs glaciers simples. Il y a des glaciers sur lesquels on en distingue deux, trois, quatre et même davantage, qui de loin se présentent comme autant de bandes parallèles noires, au milieu de la surface blanche du glacier. Le grand glacier de Zermatt en montre quatre à l’endroit où nous le traversâmes en face de la cime du Mont-Rose. Ce sont les moraines de la Porte-Blanche, du Gornerhorn, du Mont-Rose et celle qui sépare le grand glacier du Mont-Rose du petit glacier du même nom. Plus bas de nouvelles moraines médianes viennent s’ajouter aux anciennes, à mesure que de nouveaux affluens débouchent dans ce grand fleuve de glace : ce sont celles du Lyskamm, du Breithorn et de la Furkeflue ; mais à mesure qu’elles apparaissent sur la rive gauche, celles qui avoisinent la rive opposée commencent à se confondre : les moraines de la Porte-Blanche et du Gornerhorn se confondent les premières ; puis, après avoir cheminé quelque temps ensemble, leurs débris viennent se mêler à la moraine du Riffel, qui est la moraine riveraine de droite (voyez Pl. 2). De même les moraines du Mont-Rose et celles du Breithorn,