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Répandit son peu de cervelle
Sur les bancs et sur les glaçons
D’une mer où toujours il gèle,
Et périt d’une mort cruelle

Où périrent les Barentsons.

De plus, au temps d’un fier comète,
N’appartient à tête bien faite
Voler si haut, lorsque l’on peut
Jouer en bas à cligne-musette8.
Maint prince déjà s’inquiète
De sa queue en forme d’aigrette,
Qu’à tort et qu’à travers il meut,
La prenant pour une vergette
Qui vient faire ici place nette.
Moi, qui sais qu’au plus il ne pleut
De son influence secrète
Que bourse vuide et que disette,
Je gagerois bien qu’il n’en veut
Qu’à quelque malheureux poète.
C’est donc pourquoi je me retire :
Car sur rimeurs sans doute il tire,
Et contre moi se fâcheroit,
Au même instant qu’il me verroit
Suivre en si haut genre d’écrire
Celui qui seul le peut de droit,
Tant pleinement Phébus l’inspire.
Puis nous manque notre bras droit,
L’abbé9 que chacun tant admire ;


8. Voir la note 13 de la page 69.

9. L’abbé de Chaulieu.