G. Crès (p. ix-32).


I

LA MONTAGNE

Toute lumière éteinte, derrière le Rideau fermé, on entend, claire, triomphante en l’inaccessible lointain,
UNE VOIX CHANTANT

toute seule, singulière, avec de grands ébats sauvages…
On discerne autour d’elle l’irisation d’une LYRE nombreuse qui, dans l’instant où la VOIX reprend haleine, double les derniers contours du chant et ne laisse aucun répit au silence.


(PROLOGUE)

Le Rideau s’ouvre.
On aperçoit, enveloppé de gros blocs de nuit terrestre, un amas tumultueux de roches toutes voisines qu’on toucherait de la main tendue, et dont le haussement escalade la scène entière, atteignant et bousculant ce peu de ciel éclairé par des lueurs affleurant là-haut cette crête boisée…
Mais c’est plus loin, au delà de tous les spectacles visibles que semble habiter la VOIX.
Surgissant de tout près, d’en bas, de la gauche,
DEUX HOMMES

vêtus de peaux de bêtes, têtes et jambes nues, tâtonnent et trébuchent comme las d’une longue route. Ils dressent l’oreille, puis échangent des paroles,
(ce qui fait un grognement de syllabes rauques gravissant la lointaine vocalise continue…)
L’UN D’EUX
qui sera le prêtre.

La voix semble venir de plus loin !

L’AUTRE
qui sera le guerrier.

De si loin que l’atteindrons-nous jamais ?

L’UN

C’est vrai ! Elle recule à chaque pas…

L’AUTRE

Voici toute la nuit et deux nuits que nous marchons vers elle, et par quels chemins égarés !

L’UN

Il a fait clair tout d’un coup sur la crête.

L’AUTRE

Puissions-nous y voir enfin !

Ils reprennent leur aventure ; s’efforçant, par les ravines enchevêtrées de broussailles, de gagner cette crête où la lueur grandit.
L’UN
s’arrêtant à mi-côte.

C’est décevant ! La voix appelle et se dérobe. La voix attire et se moque de nous !

L’AUTRE

Comprends-tu ce qu’elle chante ?

L’UN

Allons ! Allons !

L’AUTRE

Je n’en peux plus dans ce nouveau jour qui n’éclaire pas les pieds et qui ne fait pas d’ombres, et qui pleut tout autour de nous.

L’UN

Allons ! Regarde là-haut, là ! Voici pour nous un guide !

Sur la crête, un VIEILLARD de grande taille, immobile, le visage tourné vers l’autre versant de la Montagne, une cithare à quatre cordes pendue au côté, — est aperçu dans la clarté croissante…
L’AUTRE

C’est quelque vagabond joueur de cithare.

Hé ?

LE VIEILLARD-CITHARÈDE
sans se retourner.

Taisez-vous !

L’UN
comme avec respect.

Ô Citharède aux beaux récits renommés…

Il trébuche… Des cailloux croulent sous ses pieds.
LE VIEILLARD
rudement.

Tais-toi ! Tais-toi ! Écoute !

On réentend, toute seule et singulière :
LA VOIX CHANTANT
Impatients, les deux Hommes ont repris leur marche, et de plus près interpellent le Vieillard.
L’UN

Dis-nous seulement…

L’AUTRE

Quel est ce chanteur infatigable ?

L’UN

Par quel sentier l’atteindrons-nous ?

LE VIEILLARD
se détourne à demi.

Non ! Non ! Ne venez pas !

Mais, comme il a dit, les deux Hommes gravissent la crête, non loin du Vieillard, et, prolongeant le regard de sa face, ils regardent, et
L’UN ET L’AUTRE

Ha !

ont crié d’étonnement.
LE VIEILLARD

Taisez-vous donc ! Il va s’enfuir.

L’AUTRE

Qui est cet homme chantant ?

L’UN

Je le sais : celui que l’on cherche : celui vers qui nous marchons.

LE VIEILLARD

Moi ! que sais-je de lui ? Il apparut ainsi dans les vallées, voici deux lunaisons. J’écoute. Écoutons encore…

L’AUTRE

Comme il est grand ! Est-ce le brouillard sans soleil qui le hausse ? On ne peut pas le dompter de la vue.

L’UN

Il est jeune. Il est étranger. Ses cheveux ont la couleur de l’airain doré. Sa poitrine est large. Il doit mener bien les troupeaux : il mènera bien les hommes.

Toi, conduis-nous. Nous devons saisir et saluer cet homme.

LE VIEILLARD

Oh ! l’approcher ! Lui parler ! Je vous dis qu’il va s’enfuir.

L’UN

Non pas, quand il saura ce que nous portons.

LE VIEILLARD

Quoi ? et qui êtes-vous ?

L’UN

Vois donc.

L’un et L’autre se dépouillent de leurs manteaux de peaux de bêtes.
LE VIEILLARD

Tu es paré comme un Prêtre avant l’hommage !

Et toi, armé comme un Guerrier de cortège triomphal…

Que voulez-vous faire de Lui ?

LE GUERRIER

Conduis-nous.

LE VIEILLARD

Je n’ose pas. Je ne veux pas. S’il se taisait ! S’il disparaissait !

Vous ignorez s’il est mortel ou non ?

Écoutez-le : écoutez encore : jamais fils de la sourde Terre et du Ciel muet, jamais être conçu d’un être…

S’il se taisait ! Oh ! soyez pitoyables à ma vieillesse qu’il réjouit : je ne peux plus vivre ailleurs que dans l’air vivant de sa voix.

LE GUERRIER

Tu ne peux pas nous résister : conduis-nous !

LE PRÊTRE

Si tu refuses, tu le perds quand même : regarde : il s’éloigne…

Mais regarde-le donc, il s’en va dans la lumière insolente qui nous fait tourner la tête.

LE VIEILLARD

Venez !

Il s’élance à travers les fourrés et les roches pour dévaler l’autre versant. On l’aperçoit à mi-corps baigné de toutes les lueurs, mais se frayant à grand’peine passage.
LE GUERRIER

Prends garde… Où nous mènes-tu ?

Par les pierres et les broussailles…

LE PRÊTRE

Par les rochers dévalant…

LE VIEILLARD

Venez vite !

LE GUERRIER

Par des précipices.

LE VIEILLARD

Suivez-moi.

LE PRÊTRE

Il est ardu d’atteindre cet homme !

LE GUERRIER

Il n’y a pas de chemin vers lui ?

LE VIEILLARD

Non. Il faut faire sa route vers Lui.

Tous trois disparaissent.
On les entend descendre par bonds.
Puis leurs bruits s’enfoncent et s’éloignent…
Mais triomphante de nouveau.
LA VOIX

se renforce. — Les trois hommes doivent l’entendre à pleines oreilles.
Une luminosité vibrante envahit les bas-fonds et jusqu’à l’aube quotidienne qu’elle détrône et déconcerte.
Les formes lourdes s’atténuent, commencent à mourir, se dérobent, s’écartent, se déchirent : Le premier plan de roches a disparu, et dans l’espace agrandi,

(ACTE I. SCÈNE I)


l’on découvre une conque montagneuse, et debout au centre des échos,
LE CHANTEUR
Sa grande Voix et la LYRE sonnent à pleine envolée. Il se fait un moment radieux : un hymne.
Mais surgissent les hommes ; le Prêtre, d’abord, puis le Guerrier, — suivis, à distance respectueuse, du Vieillard-Citharède.
LE PRÊTRE ET LE GUERRIER
s’avançant avec emphase :

Roi des Thraces et Chef des Cent Guerriers, Salut !

SILENCE
Le premier silence. Un jour cru. Un jour solaire.
LE PRÊTRE

Nous te proclamons Roi des Thraces.

LE GUERRIER

Nous te proclamons…

(Le premier homme qui n’ait pas tressailli d’aise au salut de « Roi ».)

LE PRÊTRE

Il n’a pas compris.

LE GUERRIER

Est-il sourd ?

LE PRÊTRE

Dis-moi, jeune étranger à la voix retentissante, as-tu bien entendu nos paroles ?

Tu es Roi.

Roi du peuple Thrace.

LE GUERRIER

Et Chef des Cent Guerriers.

LE PRÊTRE

Nous implorons le premier signe sur ton visage pour courir avant toi vers les Tribus et la Ville qui te réclament.

LE GUERRIER

Tu dois nous suivre.

LE CHANTEUR
reste impassible
LE PRÊTRE

Veux-tu que d’autres viennent comme en suppliants, pour te ramener dans un cortège avec des danses et des cris ?

LE GUERRIER

Veux-tu des armes ? Un manteau de bronze ?

LE PRÊTRE
désignant le Vieillard-Citharède qui s’approche :

Celui-là portera ta cithare et chantera tes musiques devant toi.

LE VIEILLARD

Laissez-le… Que vous a-t-il fait ? Il ne s’inquiète pas de vous !

LE GUERRIER

D’où vient-il ?

LE PRÊTRE

Quel langage parle-t-il ?

LE GUERRIER

Nous dirais-tu comment il s’appelle ?

LE VIEILLARD

Vous l’avez écouté, et vous voulez savoir son nom !

LE GUERRIER

Pourquoi ne répond-il pas ?

LE PRÊTRE

Nous lui offrons à régner un noble peuple entre la mer et la montagne !

LE GUERRIER

Il aime mieux chanter pour les ours et pour les chacals !

LE PRÊTRE

Il est vrai : sa voix n’est pas commune à tous les hommes.

LE GUERRIER

N’importe. Qu’il réponde ! Qu’il dise une parole parlée !

(et il fait un mouvement de menace…)
LE CHANTEUR
(sans émoi, se détourne vers le fond de la Montagne.)
LE VIEILLARD-CITHARÈDE

Il s’en va ! Il s’en va ! Je vous le prédisais ! Laissez-moi… Ne menacez plus… Ne dites plus un mot parlé…

Ô Chanteur à la voix resplendissante,

Ô Chanteur de l’Hymne inconnu, ne fuis pas ainsi dans le silence…

Ha ! Ha ! Je m’essouffle à te rejoindre : secours-moi, qui ne vis que pour t’écouter… et entendre…

LE CHANTEUR
(s’éloigne.)
LE GUERRIER

Maître ! Accueille ceci ! Mes doigts tremblent… Mais les cordes bien tendues se gonflent d’elles-mêmes aux souffles épars, aux derniers échos de ta voix…

Et, levant haut sa cithare à quatre cordes, le Vieillard-Citharède jette un rappel désespéré des derniers échos entendus.
LE CHANTEUR

s’arrête, et se retourne sans haine.
LE VIEILLARD

poursuivant avec plus de confiance :

Et réponds maintenant. — Non pas à moi : je ne demande rien. Mais ceux-ci,

(d’où viennent-ils, quel langage parlent-ils ?)

Ceux-ci veulent savoir ton nom.

Je te supplie, courbant ma vieillesse vers ta race ignorée ; vers les fils qui naîtront de toi, — je te supplie : jette à ceux-ci que voilà ton nom, en pâture…

Ton nom, et qu’ils s’en aillent à jamais de toi ! — Maître, dis ton nom.

LE CHANTEUR

Orphée.

Le Nom tonne à travers la Montagne.
Le Chanteur disparaît dans les profonds taillis.
LE GUERRIER

Qu’est-ce qu’il a dit ? Comment s’appelle-t-il ?

LE VIEILLARD

Il se nomme : Orphée !


et le Vieillard s’empresse sur les pas du Chanteur.
LE GUERRIER

Orphée ! Ha ! Personne encore ne s’est appelé : Orphée !

LE PRÊTRE

Orphée, le « Ténébreux »… Orphée, l’ « Obscur »… Orphée, l’ « Aveugle » peut-être…

Personne n’osa se nommer :

Orphée !

LE GUERRIER

Est-ce un nom heureux ?

LE PRÊTRE
avec exaltation.

C’est un nom heureux ! C’est un signe !

C’est le verbe de l’oracle. Je tiens la révélation. Il nous fallait joindre cet homme. Tout s’éclaire. Tout s’accomplit.

Écoutez l’Oracle. Maintenant on peut le répandre avec des mots. Qu’on en remplisse la vallée ! Il prédisait :

« Celui-là domptera le peuple des montagnes, Celui-là, chanteur-dans-la-nuit, qui voit de toutes ses oreilles et entend la vue de ses yeux. »

N’est-ce pas lui ? C’est bien lui.

LE GUERRIER

Je ne comprends pas. Comment voir avec des oreilles ? Ceci est « obscur » autant que le nom. — Nous sommes trompés. Revenons plutôt en arrière !

LE PRÊTRE
ruminant son oracle.

« Celui qui voit de toutes ses oreilles !… »

LE VIEILLARD
réapparaît.

Vous l’avez chassé ! Il est trop loin ! J’entends même mourir la rumeur de son nom…

C’est une angoisse de tombeau que l’on creuse ! La montagne vide son poids à travers ma poitrine…

LE GUERRIER

Ce vieil homme se démène sans raison. On le rejoindra, ton chanteur !

LE VIEILLARD

Vous ne pouvez plus… Vous ne pourrez jamais plus… Ha ! Ah ! À moi !

Eurydice ! Ma fille… Eurydice !

Un cri d’enfant répond à l’appel du Vieillard.

Paraît
EURYDICE

vive, violente et douce ; obéissante et imprévue ; vêtue comme il sied à la fille d’un chanteur errant.
LE VIEILLARD

Ma fille ! Il est parti ! Ils l’ont mis en fuite… Va-t-en courir sur ses pas : Va suivre l’écho de ses pas : tu le rejoindras : tu le ramèneras…


et il jette Eurydice docile sur les échos du Chanteur.
LE GUERRIER

Ah ah ah ! Il dévoue sa fille au plaisir de l’époux au bon gosier !

LE PRÊTRE

Que la fille nous le ramène ! L’Oracle ne s’est pas trompé sur lui.

LE GUERRIER

Quelle incertitude ! Il chante, et il ne parle pas ! Il entend, et il feint d’être sourd. On le salue comme Roi et il s’évade.

Il ne vit pas comme un bon compagnon.

Je n’ai vraiment jamais vu aucun pareil à cet homme !

LE PRÊTRE

C’est bien lui.

Le Rideau se referme.
La course d’Eurydice prolonge, à travers monts, la poursuite…
On entend…
On entend froisser des fourrés, franchir des ronces, s’égarer, — se reprendre, — s’élancer, atteindre enfin

(SCÈNE II)


(Le Rideau s’ouvre)

un repaire profondément reculé.
ORPHÉE

seul, tapi comme un fauve derrière des feuillages, halète.

Hors des hommes ! Hors du bruit des hommes ! Encor fuir… Fuir… Fuir… J’appelais… J’écoute… J’ai chanté… J’écoute… Ne répondent que les rochers et les bêtes !

Je croyais mon gîte invisible, inaccessible, hors des hommes… Et ils paraissent, crachant leurs mots.

Fuir encore ? Fuir… Fuir… — Je suis las ! J’ai soif d’un cri au cœur d’un autre ! — Entendre un chant qui ne soit pas le mien !

Ho ! bruits d’hommes… Tumulte et insultes ! Ils me traquent jusqu’au fond de mon silence.

Non… C’est plus doux… Mousse froissée… Rosée secouée… C’est plus furtif que le galop d’un chacal. On glisse…

Des pieds nus à peine posés… Ce ne sont pas les hommes… Ce ne sont pas mes bêtes familières… Ni la course du vent dans les taillis…

Il s’en vient vers moi quelque chose d’ignoré, d’inouï…

Paraît
EURYDICE
Elle s’arrête d’un bond, interdite. Ils se dévisagent et s’épient l’un l’autre, sauvagement.
Puis Eurydice balbutie :

D’où je viens ? Pourquoi je viens ? Mon père m’a dit…

Il m’a dit… Oh ! voici ta Lyre. Comme elle est grande et courbée ! Elle a des cordes bien tendues…

Elle a des cordes nombreuses : quatre, et huit et douze… Douze cordes, est-ce donc permis ?


Elle avance.

Puis-je la prendre ? La soulever ?

ORPHÉE

se dressant à demi, fait un geste…
EURYDICE
… Non ?

Tu ne veux pas. Est-elle lourde ? — Je sais un peu jouer aussi ; sur le tétracorde… Mon père, quand les doigts lui pèsent, je joue pour lui devant des chefs.

C’est pourquoi il m’a enseignée…

Toi, qui t’enseigna ? Qui fut ton maître ?

On dit que tu charmes les bêtes velues et que tu fais danser les pierres…

On dit parmi les villages… — Est-ce vrai que tu es tombé du ciel ?

ORPHÉE

Ta voix…

EURYDICE

Ah ! Tu chantes avec des mots. Pourrais-tu parler comme les autres ?

ORPHÉE

Ta voix…

EURYDICE

Tu ne dis pas cela comme les autres… comme les hommes. Quand je chante à leurs repas, et s’ils ont bu, ils me prennent dans leurs mains en criant qu’ils m’aiment…

Non ! je ne laisse pas… mais ils sont forts et ils ont les bras rudes…

Toi, ton visage et tes poignets sont blancs. Voudrais-tu vivre parmi les hommes ?

ORPHÉE
se dresse avec emportement.
EURYDICE

Les deux étrangers, pourquoi te cherchaient-ils ? Ils te suppliaient comme un roi.

ORPHÉE

embrassant d’un geste impérieux la Montagne et relevant sa LYRE :

Je suis roi.

EURYDICE

recule avec respect :

Oh ! Tu habiteras une maison avec des piliers peints de couleurs… Tu vêtiras des vêtements tissés et tu porteras la hache au double fer.

Tu entendras le peuple répétant tes mots, et le Fleuve qui bruit sans discontinuer, et la Mer qui se tait parfois ou bien hurle plus fort que tout…

Tu régneras !

ORPHÉE

Je suis roi.

EURYDICE

Je serai ta servante.

ORPHÉE

Mais qui donc a donné le chant à ta voix…

EURYDICE

Je ne sais. Peut-être toi. Voici deux lunaisons que je n’écoute plus ailleurs…

Mon père se tait, par piété !

Mon père… j’oubliais son message : il se désole : il tremble que tu ne disparaisses…

Ne t’en va point : reviens vers lui qui te révère…

(Elle recule.)

Voici ta route…

ORPHÉE

J’aime…

EURYDICE

Viens…

ORPHÉE

Ta voix…

EURYDICE
apeurée soudain et qui s’arrête.

Comme les autres ?

un moment d’attente craintive.

Tu ne me prends pas dans tes bras ?

ORPHÉE

Pourquoi ?

EURYDICE

Tu ne me serres pas avec force ?

ORPHÉE

Voudrais-tu !

EURYDICE

Je savais bien. Tu n’es pas comme les hommes…

ORPHÉE

J’aime…

EURYDICE

Oui. Et tu ne m’as pas fait mal encore…

Elle lui tend à distance craintive la main, et l’attirant, le conduisant, tous deux retiennent décidément vers la lisière des montagnes, vers les rumeurs, vers les hommes.
Le Rideau tombe au moment où elle va se laisser atteindre par Lui.