Ornithologie du Canada, 1ère partie/La Grive solitaire


Atelier typographique de J. T. Brousseau (p. 169-170).

LA GRIVE SOLITAIRE.[1]
(Hermit Thrush.)


Cette Grive n’a aucun ramage : elle jette de temps à autre le printemps un petit cri aigu. Nous ne l’avons pas remarquée dans le Bas-Canada ; elle est fort commune à l’ouest de la Province, à Hamilton, par exemple. Comme bien d’autres habitants de nos forêts, ses habitudes nous sont inconnues : espérons que le désir qui se manifeste de jour en jour de connaître la Faune de notre pays, la tirera de l’obscurité. Elle se nourrit de baies et de fruits ; on devrait la rencontrer dans les savanes et dans les endroits marécageux.

Le nid se compose d’herbes fortes, à l’extérieur, et de crin et d’herbes fines à l’intérieur : point de boue pour la coque du nid tel que les autres Grives en usent. Les œufs sont au nombre de quatre, d’un bleu pâle et verdâtre, tachetés d’olive, surtout au gros bout. Au premier abord, on prendrait cette Grive pour la Grive des bois ; mais sa taille est plus petite ; elle ne chante pas et vit solitaire comme un ermite, d’où lui vient son nom. Elle a le bec, la tête, toutes les parties supérieures et les flancs brun-olive clair ; cette couleur, mais moins foncée, borde en dehors les pennes primaires des ailes et forme des taches encore plus claires à l’extrémité des grandes couvertures ; la gorge, le devant du cou, la poitrine et le haut du ventre sont mouchetés de noirâtre sur un fond blanc ; les pieds sont bruns ; la queue légèrement fourchue ; le bec noir en dessus et à la pointe, blanc en dessous ; l’iris noir. La femelle diffère peu du mâle ; sa livrée est plus foncée.

Mâle, 7 × 10 .


  1. Turdus Pallasi. — Baird.
    Turdus solitarius. — Audubon.