Ornithologie du Canada, 1ère partie/L’Hirondelle rousse


Atelier typographique de J. T. Brousseau (p. 142-143).

L’HIRONDELLE ROUSSE.[1]
(Barn Swallow.)


Cet oiseau suspend son nid aux poutres ou au toit d’une maison : la coquille en est composée de boue détrempée ; la terre glaise ou argilaceuse est préférée ; l’intérieur est doublé de foin saupoudré de plumes molles ; les œufs sont au nombre de cinq, blancs, tachetés d’un blanc roussâtre ; l’écaille en est transparente et couleur de chair. Ils élèvent deux couvées dans la saison ; la première quitte le nid vers la fin de juin, la seconde vers le 10 août. Souvent on compte au delà de cent nids sur un seul pan de muraille : quoique les nids se touchent, tout se règle avec ordre et sans querelle. Dès que les petits sont en état de voler, les parents les encouragent à quitter le nid, en volant çà et là et faisant entendre de petits cris : après quelques jours de tentatives de vol, les petits se hasardent à quitter la grange, et leurs parents les conduisent à des arbres ou sur le bord d’un étang où la nourriture leur est abondante. Des fois, ils s’élèvent dans les airs et reçoivent de leurs parents l’insecte qui doit les nourrir. Vers le milieu du mois d’août les préparatifs du départ ont lieu : réunies en bande nombreuse sur le toit, elles becquettent et lissent leur plumage et gazouillent une douce mélodie. Elles continuent à émigrer chaque jour vers le coucher du soleil, se dirigeant vers le Sud : Wilson pense qu’elles hivernent dans les pays au sud du Golfe du Mexique. L’Hirondelle rousse a sept pouces de long et treize pouces d’envergure. Bec noir, le dessus de la tête, du cou, du dos, du croupion, blanc couleur d’acier ; le front et le menton, châtain foncé ; le ventre, le dessous des ailes, châtain clair ; les ailes et la queue, d’un noir brun avec des teintes verdâtres ; la queue très fourchue et les deux pennes extérieures de la queue un pouce et demi plus longues que les autres. La femelle diffère du mâle par sa taille plus petite, par son front blanchâtre et par un roux moins vif. Les jeunes ont des couleurs plus ternes, mais ce qui les caractérise particulièrement, c’est d’avoir les deux pennes les plus extérieures de la queue presque aussi courtes que celles qui les suivent immédiatement. On remarque la même différence chez les Hirondelles de cheminées. Cette espèce s’apprivoise facilement.



  1. No. 225. — Hirundo horreorum. — Baird.
    Hirundo rustica. — Audubon.