J’apporte mon mauvais ouvrage
Analogue aux songes des morts,
Et la lune éclaire l’orage
Sur la faune de mes remords :
Les serpents violets des rêves
Qui s’enlacent dans mon sommeil,
Mes désirs couronnés de glaives,
Des lions noyés au soleil,
Des lys au fond des eaux lointaines
Et des mains closes sans retour,
Et les tiges rouges des haines
Entre les deuils verts de l’amour.
Seigneur, ayez pitié du verbe !
Laissez mes mornes oraisons
Et la lune éparse dans l’herbe
Faucher la nuit aux horizons !