Maison d’éditions et d’impressions Anct AD. Hoste, S. A. (p. 247).

XCVI.

LES LÈVRES SUR LES ROSES.


Plonger mes yeux brûlants dans la fraîcheur des roses,
Mêler mes âcres pleurs aux doux pleurs de la pluie,
Mes pleurs lents à couler que nul amour n’essuie
Et qui tombent si las dans les corolles closes —

Baiser éperdûment les odorants pétales,
Comme je baiserais la douceur de tes lèvres
Qui rosiraient d’émoi sous l’ardeur de mes fièvres,
Tes lèvres sans amour, trop froides et trop pâles —

Ecouter une abeille, une feuille qui tombe,
Les pins mélodieux que le vent frais balance,
Murmures des forêts et rêves du silence
Qui prépare au silence infini de la tombe —