Maison d’éditions et d’impressions Anct AD. Hoste, S. A. (p. 216).

LXVIII.

RESSEMBLANCES.


Tu ne ressembles pas, ô chère âme ! à mon frère
Qu’on nommait le beau Christ pour son profil d’élu,
Pour sa barbe annelée et ses yeux de lumière,
Cherchant dans le ciel bleu le Paradis perdu.

Tu ne ressembles pas à l’éphèbe gracile
Qui promit à mon cœur les joyeux lendemains,
Ironique et rêveur, amer et juvénile,
Prenant, pour le briser, mon cœur entre ses mains.

Et je ne sais pourquoi ton cher sourire évoque
Mon frère, « le beau Christ » et mon blond fiancé,
Fantômes lumineux d’une lointaine époque,
Images blondes du passé.
C’est que je t’aime comme un beau Christ qu’on invoque
Et comme une enfant pure adore un fiancé.