Maison d’éditions et d’impressions Anct AD. Hoste, S. A. (p. 194).

LII.

AMOUR TIMIDE.


Je baisse devant toi comme une enfant timide
Mes yeux trop lourds de pleurs pour les voir épiés.
Mes mains cherchant tes mains n’étreignent que le vide.
Mon désir éperdu vient mourir à tes pieds.

Si le feu de mes yeux faisait fondre la glace
De ton regard si pur mais trop sûr et trop dur,
Si tes bras s’entr’ouvraient pour que ma tête lasse
Contemplât dans tes yeux l’infini de l’azur,

Je convoiterais non la volupté suprême
De vivre sur ton coeur dans un rêve divin,
Mais l’humble et doux bonheur d’avouer que je t’aime
Et de baiser tes pas, ô toi que j’aime en vain !