Maison d’éditions et d’impressions Anct AD. Hoste, S. A. (p. 191).

L.

OUBLI.


Je voudrais t’oublier. Tu m’as donné l’angoisse,
Le désir qui ravage et la soif du baiser.
Tu pris nonchalamment, comme un enfant qui froisse
Et rejette une fleur, mon cœur pour le briser.

J’avais bercé mon cœur de cantilènes douces,
11 s’était endormi comme un enfant lassé.
Pourquoi l’éveillas-tu, puisque tu le repousses ?
Il pleure et c’est en vain que je l’ai tant bercé.

Je voudrais t’oublier, mais je ne puis : je t’aime
Et tu sais que je t’aime, ô toi que j’aime en vain !
Tu sourieras d’orgueil en lisant mon poème.
Ton sourire cruel me semblera divin.