Maison d’éditions et d’impressions Anct AD. Hoste, S. A. (p. 100).

XLVII.

L’AUTOMNE PENSIF.


Oh ! l’automne pensif qui fait rêver les veuves !
J’irai dans le forêt, royaume des fantômes
Et, foulant l’or crispé des feuillages qui pleuvent,
Je traînerai mon deuil sous le bronze des dômes.

Quand, pour exaspérer mon intime folie,
J’aurai bien aspiré l’odeur des feuilles mortes,
Pour reposer mon cœur et non pour que j’oublie,
J’allumerai la lampe et je clorai les portes.

Renonce au fol espoir de trouver des fleurs neuves !
Oh ! cette odeur de mort qui persiste en mes voiles !
Pleure, ô mon triste cœur, plus triste que les veuves
Qui lèvent pour rêver les yeux vers les étoiles !