Maison d’éditions et d’impressions Anct AD. Hoste, S. A. (p. 99).

XLVI.

AU RELENT DE MOISI…


Au relent de moisi des chambres longtemps closes
Se mêlent les odeurs langoureuses des roses.
Sur un ancien trumeau, dans un vase au long col,
Sous le poids de son cœur s’incline un tournesol.
Exhalant les parfums de leurs âmes lassées,
Papillons de velours, se meurent des pensées.
Et je ne sais pourquoi je suis troublée ainsi
Par ces odeurs de fleurs, ce relent de moisi.
Roses de mon amour effeuillant vos pétales
Dans mon cœur longtemps clos, comme vous êtes pâles !
Tournesol de mon cœur las d’appeler son dieu,
Mourant loin du soleil et brûlé par son feu,
Comme vous êtes lourd de douleur ! Ô pensées !
Odorant la mort proche et mourant délaissées,
Comme vous êtes sombres, fleurs d’ombre et de deuil !

Et je songe à la tombe et je rêve au cercueil.