Maison d’éditions et d’impressions Anct AD. Hoste, S. A. (p. 59).

XIV.

LES SUREAUX SONT EN FLEUR…


Les sureaux sont en fleur ; leurs parfums doux et lourds
Font mourir de langueur la brise de velours.

La brise de velours, en m’effleurant, par jeu,
Me caresse le front, baise ma bouche en feu.

Ma bouche en feu s’entr’ouvre, aspirant l’air divin,
Tout vibrant de soleil, enivrant comme un vin,

Enivrant comme un vin généreux et puissant
Qui fait chanter les flots de pourpre de mon sang.

La pourpre de mon sang rosit ma joue en feu.
Le chant de mon amour monte vers le ciel bleu.

Monte vers le ciel bleu, mon chant d’amour divin,
Monte vers le Dieu sourd que mon cœur prie en vain,

Que mon cœur prie en vain, qui n’entend pas mes vœux. —
Les sureaux sont en fleur dans les blonds chemins creux.